Parcs à fabriques majeurs

Temple de l'Amour en contours

 

Le Petit Trianon et
le hameau de la Reine



Présentation partielle.
  

 


Le Petit Trianon est bien entendu situé dans le parc de Versailles (dans les Yvelines).

Construit sur ordre de Louis XV pour Madame de Pompadour, mais achevé trop tardivement pour qu'elle en profitât, ce fut le lieu de prédilection lien externe de Marie-Antoinette lien externe. Louis XVI le lui offrit en cadeau en 1774, pour son accession au trône. Il lui en aurait remis symboliquement la clef portant un ruban orné de 530 diamants.

La Reine aménagea le parc à son goût en deux phases. En premier lieu, elle fit créer un jardin anglo-chinois par l'architecte Richard Mique aidé du peintre Carmontelle, d'après les dessins que le comte de Caraman, amateur inspiré comme Monsieur de Monville (1) lui avait établis dès l'été 1774. Pour disposer de surface, les serres scientifiques installées à grands frais sous Louis XV furent finalement détruites.

Ce jardin s'organise autour du Petit Trianon lien externe de Gabriel lien externe, achevé en 1768, principal élément préexistant. Richard Mique lien externe construisit vers 1776-1778 le temple de l'Amour, et, en 1781, le Belvédère. Ce dernier, ou salon de musique, est un petit pavillon classique d'une élégance parfaite qui domine le lac; il ne voisine pas de la manière la plus gracieuse avec la rocaille noirâtre et abrupte formant le décor de fond du lac. Cette rocaille, qui aurait bien besoin de réhabilitation, est loin de rappeler l'apparence qu'elle présente sur les tableaux de fêtes et d'illuminations de l'époque.

Cet ensemble est situé à l'arrière du Petit Trianon. Le rocher, d'où jaillissait la cascade alimentant le lac, serait du à Hubert Robert. Un peu en renfoncement à son pourtour s'ouvre la grotte de la Reine. Le temple se trouve sur le replat inférieur, sur une île formée par les bras des canaux; il est orné d'une statue antérieure de Bouchardon "l'Amour se taillant un arc dans la massue d'Hercule". On trouvait également entre le Petit Trianon et le lac supérieur un jeu de bagues au décor chinois, qui a disparu.


Temple de l'Amour au Petit Trianon
temple de l'Amour temple de l'Amour


Vers 1780, émerveillée par le Désert, comme par sa visite à Ermenonville et chez son cousin de Chantilly, Marie-Antoinette conçut le désir d'une ferme arrangée, dont la mode faisait fureur. Découvrant le Désert de Retz, elle se serait écriée, y voyant le temple au dieu Pan : "Mais, c'est un temple de l'amour !" (2).

Le hameau lien externe fut construit en 1782 dans la partie nord-ouest du jardin du Petit Trianon, à quelques centaines de mètres de celui-ci. On évoque sans certitude Hubert Robert comme concepteur, associé aux Richard, jardiniers de Versailles. Le hameau s'organise au bord de l'étang. Les habitations se trouvent sur la rive est. La laiterie et la tour de Marlborough (supposée représenter une pêcherie) font pendant sur l'autre rive, la ferme proprement dite (3) est en arrière plan. Des potagers qu'on pourrait dire "arrangés" s'étendent entre les habitations et la laiterie.


Le hameau autour de son étang  -  La laiterie et la tour de Marlborough
hameau autour de l'étang La laiterie et la tour de Marlborough

Le hameau a du charme et de la joliesse. En revanche ni l'architecture ni la qualité d'exécution ne le hissent au niveau d'une oeuvre comme le Petit Trianon. Le raffinement se manifestait dans le décor intérieur (boudoir, cabinet chinois en particulier), dans le même esprit que la chaumière des coquillages de Rambouillet. Nous sommes en présence d'un témoignage de genre, infiniment touchant en raison du destin tragique lien externe de la Reine, chutant de ce plaisir un peu futile à l'échafaud.

L'ensemble du parc du Petit Trianon comptait des arbres magnifiques, particulièrement mis en valeur sur la pelouse rejoignant le hameau.   Le parc de Versailles a énormément souffert de la tempête du 26 décembre 1999. Une partie des arbres remarquables, dont le fameux tulipier de Virginie, appartiennent au passé. La restauration lien externe est en cours.


L'entrée du hameau ------ hameau et tour de Marlborough
hameau de la Reine hameau et tour de Marlborough

La ferme du hameau du Petit Trianon
ferme du hameau


Liens, bibliographie, contacts
 

 

Visites
 

le Petit Trianon est ouvert tous les jours, y compris le lundi
1er novembre-31 mars 12h-17h30
1er avril-31 octobre 12h-18h30
L'entrée est désormais payante




 


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droits réservés de l'auteur, Dominique Césari (texte et illustrations)
Page créée le 5 mars 2000   -   Dernière mise à jour : 5 septembre 2001

Notes
1   Les Richard, jardiniers de Versailles, établirent un premier projet. Il était bien maladroit, accumulant les fabriques aux carrefours d'un lacis de petits sentiers sinueux, sans aucune perspective pour donner du souffle à la composition. Marie-Antoinette, épouvantée, le refusa. Le projet d'ensemble de Caraman organise deux espaces ouverts réunis par une coulée de largeur modulée le long de la rivière, faite d'une pelouse bordée d'arbres. Le Comte de Caraman avait aménagé son jardin de Roissy.

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2   Marie-Antoinette souffre du poids d'un rapport avec l'amour encore empreint des calomnies de l'époque. Avant même la Révolution, la rumeur allait bon train dans le menu peuple de Paris, contribuant de manière non négligeable à ruiner le crédit du Roi. Dans son journal "le père Duchesne", Hébert appelait Louis XVI "le cornard Louis", en raison des supposées liaisons de la Reine. L'imaginaire lien externe s'alimentait de sa frivolité et du caractère de son royal époux. Bien différent de ses prédécesseurs, ce dernier était timide et peu à son aise avec les femmes, au point que le jour où il avait rencontré sa future épouse, il n'avait pas réussi à lui adresser la parole. De plus, le premier dauphin avait tardé à naître.

Marie-Antoinette a deux versants : avant la Révolution, futile, frivole, fuyant les devoirs pour un tourbillon de fêtes, ne refusant pas de se prêter au rôle central de coteries. Puis énergique, soucieuse de sauver son époux et la monarchie après la fuite à Varennes, enfin tragique et très touchante par sa dignité et le souci de ses enfants après son arrestation.

En tout cas elle ne se perdait certainement pas dans les inconvenances qui lui étaient prêtées.

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3   Est il besoin de rappeler que Marie-Antoinette ne jouait pas à la bergère comme le veut l'imagerie populaire ? La ferme était occupée par un ménage de paysans qui avaient à charge de figurer une campagne modèle.

En revanche, il est exact que Marie-Antoinette adorait organiser de petites saynètes jouées par ses familiers les plus proches. Parmi les sujets un peu fades, des historiettes de bergers et de bergères (aux amours contrariées bien entendu) ont conduit des courtisans à tenir ces rôles sur scène, avec des animaux de ferme à l'appui de la représentation. Ceci a pu se dérouler à Trianon, Rambouillet ou encore à Chantilly chez les Condé. Marie-Antoinette voulait obtenir de son époux qu'il consente à assister à ces passe-temps, ce qui agaçait infiniment Louis XVI.

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4   D'autres aménagements au goût anglo-chinois furent réalisés à Versailles. Ils ne font en rien partie du Petit Trianon.

bains d'Apollon
Les bains d'Apollon présentent un rapprochement formel avec les grottes de rocaille des parcs à fabriques. Ils ont été aménagés vers 1780 sur des dessins d'Hubert Robert pour mettre en valeur les groupes en marbre blanc installés au Grand Siècle dans la Grotte de Thétis, détruite par la suite pour agrandir l'aile nord du château. L'ancienne Grotte de Thétis était de forme géométrique, assez proche de celle de la Bâtie d'Urfé. La rocaille cyclopéenne surmonte un bassin irrégulier; le groupe d'Apollon entouré des muses est inséré dans la niche centrale.
Cette grotte est située dans le bosquet d'Apollon. On visite les bosquets en été, aux grandes eaux. Entrée payante, voir le site du Château de Versailles lien externe.

 

 

Le parc Balbi (maîtresse du Comte de Provence), aménagé en 1785 par Chalgrin, est anglo-chinois. Voir sa description sommaire.

 

 

Madame Élizabeth fit réaliser quelques aménagements du genre (dont une grotte de rocaille) dans son domaine de Montreuil, qui est aujourd'hui englobé dans la ville de Versailles. On y aurait également compté un jardin anglo-chinois, le hameau du domaine de la comtesse de Provence avec une laiterie lien externe - mais ceci est contesté par certains historiens.

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