Plan de la Folie Saint-James, par Krafft, publié en 1804 (repris dans la réédition de 1829)
Image mappée renvoyant aux passages correspondants - Pour sa lisibilité, elle a été coloriée.
Plan de Krafft
Nord en haut. Le domaine se poursuit vers le sud; le plan se limite à la partie la plus précieuse autour de la folie.
Folie

Bâtiment d'habitation. La cour donne sur l'avenue de Madrid.


Le rocher-grotte

C'était de loin la fabrique la plus importante. Elle coûta 1.600.000 livres, plus du dixième de l'ensemble, qui dépassait 10 millions de livres selon Krafft et atteignait 14 millions de livres selon d'autres sources.

Elle mesure 43 mètres de long. Les pierres cyclopéennes ont été rapportées de Fontainebleau par des charrois de 40 chevaux. Sur le plan il est facile de se rendre compte qu'elle fait office d'alimentation supérieure du réseau de canaux, qui cheminent après jusqu'à la Seine. Un escalier permet de monter au sommet formant belvédère. L'aile droite comporte un souterrain formant parcours maçonnique. L'arrière abrite une vaste salle de bains au plafond voûté finement stuqué; les balustres de bois sont tournés en forme de bambous.


Cabinet d'histoire naturelle

Des spécimens exotiques rapportés par le frère du gendre de Baudard y étaient exposés. Devenu " la chapelle ". Lui aussi subsiste. Son intérieur est particulièrement raffiné, avec un plafond en stuc et des allégories dorées au-dessus des portes.


Serres chaudes et froides

Elles s'étendaient en prolongement de la face avant du cabinet d'histoire naturelle et sur ses côtés. Les serres froides étaient sur du côté nord, face à la basse-cour. La chaufferie des serres chaudes se trouvait dans les sous sols du cabinet d'histoire naturelle.


Animalerie, basse-cour et théâtre

Ces bâtiments sont de Chaussard. L'animalerie comportait une suite de loges s'ouvrant sur la cour centrale. La basse-cour, en forme de cercle, la prolongeait à l'arrière.

Le théâtre se trouvait dans le bout de l'aile touchant la rue, cohabitation un peu curieuse.


Potager

 
Bassin orné de vases et de figures

Cet élément qui paraît important sur le plan n'est qu'un bassin. Aujourd'hui on trouve à peu près à cet emplacement un petit temple de l'amour construit vers 1925. D'emblée, il m'avait semblé évident que ce temple était une addition tardive, tant sa facture est modeste par rapport aux reliquats du parc d'époque.


Treillages d'architecture

De quinze ou vingt mètres de large sur 4 ou 5 de haut, ils servaient classiquement de fond à la présentation de statues. Le célèbre groupe de Vertume et Pomone par Lemoygne (maintenant au Louvre), au modèle de Louis XV et Mme de Pompadour, occupait le milieu d'un des deux.


Pavillon turc

Ce gracieux pavillon n'est pas répertorié sur le plan, qui semble comporter une erreur en répétant ici le numéro 46, qui n'a pas lieu de figurer en double (à l'inverse de ponts jumeaux etc..). A en juger par une gravure, le pavillon turc était à cet emplacement.


Statue de Jean-Jacques Rousseau

Cette statue témoigne de la réputation du philosophe et de l'affichage de modernisme du maître des lieux.


Vases

"Vase chinois" et "vase antique en marbre blanc", majestueux, analogues au vase au faune de Bagatelle.


Danse de corde

Un des multiples jeux du parc.


Le souterrain

Le souterrain se trouvait sous une butte artificielle. Une cascade y coulait, son murmure, les jeux d'ombre et les reflets des murs en faisaient un lieu enchanteur. L'observation du plan et de la pente se dirigeant vers la Seine montre que l'eau de cette cascade transitait du canal de la partie du parc où se trouve la folie vers la pointe nord du canal rejoignant la Seine. L'entrée du souterrain se faisait par le fond d'un pavillon situé à l'extrémité nord. Ce pavillon formait une laiterie; à côté se trouvait une grotte de rocaille surmontée d'un pavillon chinois, avec une glacière enfouie sous le côté. La sortie du souterrain était formée d'une arche de rocaille, au sud.


Pavillon chinois

Posé sur la rocaille contiguë à l'entrée au souterrain. L'ensemble surmonte la glacière.


Sortie du souterrain

Arche en rocaille.


Pont en pierres de taille

Cette fabrique, sans être mineure, est surtout remarquable parce qu'elle subsiste.


Pont au-dessus d'une chute d'eau

La faible pente de cette partie du domaine explique la parcimonie des chutes d'eau. On en compte une sous ce pont et une "cascade" dans le souterrain. Il ne fait pas de doute que, sur un terrain au relief plus favorable, elles auraient été multipliées.

Il en subsiste un tas de rochers de belle taille.


Pont chinois

 
Pont à bascule

 
Jeu d'oiseaux

Ce pourrait être celui intitulé "jeu Egyptien" dans le recueil de Krafft (planche 112, page 137). Il ressemble à une balançoire mais le jeu consiste à sauter d'une extrémité à l'autre, en se suspendant à la corde.


Pont d'amour

Pont en briques à rambardes en gradins garnis de pots de fleurs.


Isle d'amour

Sur l'île se trouvait un groupe de jets d'eau jaillissant de vases.


Kiosque chinois flottant

C'est une originalité, mais d'autres parcs en ont eu (Angleterre, Allemagne : gondole chino-vénitienne à Pillnitz)


Colonne antique

Cette colonne relativement mineure a été conservée. Elle est maintenant dressée au bout de la pelouse de la grotte.


Pavillon de Vénus

Ce petit pavillon abritait une statue de Vénus traînée par les Amours.


Pont aux sphinx

Ce pont assez long portait des sphinx sur les appuis de bout des rambardes. Il enjambait à la fois le canal et la rampe conduisant à l'entrée du passage souterrain sous la route de Bagatelle à Neuilly. L'eau du canal s'engouffrait dans un souterrain utilitaire pour rejaillir de la rocaille dans le coude du canal inférieur.


Jeu de bague et balançoire

Le jeu de bagues est classique dans les parcs à fabriques : la folie de Chartres (parc Monceau), Chatou, le Petit-Trianon en comptaient.

La balançoire, le jeu d'oiseau et la danse de corde sont une manifestation de l'accumulation d'éléments décoratifs à la folie Saint-James.


Chaumière

Située dans l'extension vers la Seine, cette fabrique était plus rustique que celles du coeur du domaine.


Pompe à feu

Bâtiment carré de style gothique à clocheton, en bord de Seine, où l'eau était pompée et élevée jusqu'au canal-réservoir. Elle fonctionnait au charbon. En dehors de son utilité, cette machine était un objet d'étonnement.


Autres éléments dans l'extension

L'extension vers la Seine était moins fournie de fabriques, celles-ci étant principalment groupées autour de la Folie. Toutefois on y compte deux ponts de bois sans identification particulière et une cascade avant le coude prononcé.

De plus, le canal était alimenté par les flots provenant du niveau supérieur, sortant respectivement à sa corne nord pour ce qui avait traversé le souterrain décoré et dans le coude pour ce qui venait du bout du canal supérieur à côté du pont aux sphinx. En ces deux points, l'eau sortait d'arches de rocailles assimilables à des fabriques.


Canal supérieur

Ce canal long de 140 toises (environ 280 mètres) servait de réservoir. Je suppute qu'il était alimenté en partie par des rigoles captant l'eau de ruissellement de l'avenue de Madrid pour soulager la pompe. Comme son niveau n'est guère supérieur à celui du sol au droit de la grotte, ce canal ne pouvait pas alimenter directement par gravité les jeux d'eau de la grotte et de l'île.
La pompe alimentait nécessairement directement le réservoir situé au sommet de la grotte (dont l'existence est attestée), d'où l'eau était dirigée vers les jets d'eau du rocher-grotte ou vers ceux de l'isle d'amour. Cette disposition permet de moduler le débit et de l'accroître provisoirement pour un jeu d'eau. En période sèche, on ne pouvait plus compter que sur la pompe.
Le canal semblait sortir d'une rocaille adossée à la rue. Il était enjambé par deux ponts de bois portant une colonne en leur milieu (ce rocher et les ponts sont décrits ci-après).


Rocher

De ce rocher jaillissaient des jets d'eau alimentant le canal.


Grands ponts de bois

Deux ponts identiques franchissaient le canal supérieur. Ils avaient des assises surélevées et étaient fortement cintrés. De leur sommet, on avait un point de vue sur le parc.


Petit kiosque chinois

Ce petit kiosque à cheval sur le mur rappelle la disposition du kiosque de l'hôtel de Montmorency. Il subsistait encore dans les années 1900.


Route du Bois de Boulogne à Neuilly.

Elle a gardé son tracé, c'est l'avenue de Madrid.


Route de Bagatelle à Neuilly

Elle aussi a gardé son tracé, c'est la rue de Longchamp.


Passage souterrain sud

La route de Bagatelle à Neuilly séparant en deux la propriété, des passages souterrains les faisaient communiquer. L'entrée du passage sud me paraît sophistiquée. Sans en être certain, je crois qu'on y accédait par une rampe passant sous le pont aux sphinx, peu visible sur le plan ci-dessus. Les sentiers que l'on croit voir aboutir à l'entrée est du passage seraient alors sur une plate-forme au niveau du sol.


Passage souterrain nord

L'accès à ce passage est moins soigné que celui du sud. A l'extrémité du parc, il avait un rôle secondaire ou utilitaire, pour les jardiniers.


Autres fabriques non repérées

Le pont près du souterrain. Un pavillon chinois (autre que celui à l'entrée du souterrain et les deux kiosques : flottant sur le lac et adossé au mur); un petit monument gothique.

Un grand nombre de statues décoraient le parc, la plus célèbre est celle de Vertume et Pomone déjà citée.

Le grand cèdre mis en valeur sur les photographies de la fin du 19ème siècle est dessiné sur le plan, mais il était en devenir et n'a pas été répertorié par Krafft. Depuis, il a été abattu. Au moins deux autres conifères et quelques feuillus sont également individualisés sur le plan, futurs arbres remarquables.


Par ailleurs le domaine se continuait vers le sud. Cette partie était plus vaste que celle représentée par Krafft; elle était moins précieuse, et devait en particulier comprendre une ferme et un potager. Mais il s'y trouvait sans doute d'autres fabriques. Peu d'années avant sa fin, Baudard put acquérir une extension à l'est de la rue de Madrid (face à l'entrée de la folie), qu'il aménagea en verger et vignoble, avec un temple de Bacchus.


Nota : je m'appuie sur la description de Krafft et ajoute des déductions sur la pente du terrain,
les nécessités d'écoulement etc... J'ai pu commettre quelques erreurs.

 
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droits réservés de l'auteur, Dominique Césari
Dernière mise à jour: dimanche 16 décembre 2001

 

 

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