Parcs majeurs disparus
 

  Le parc du château d'Étupes

historique
vue ancienne
  

 


La principauté de Montbéliard :  À la fin du 18° siècle Montbéliard et ses environs formaient une principauté, rémanent des fiefs féodaux démembrés en multiples territoires imbriqués au gré des alliances matrimoniales. La principauté appartenait aux ducs de Wurtemberg, qui se trouvaient également princes de Montbéliard. Le duc Charles-Eugène délaissait cette possession éloignée de sa capitale et y avait installé en 1769 comme gouverneur son frère cadet Frédéric-Eugène, après les longues campagnes militaires de ce dernier au service du roi de Prusse. Son épouse Sophie-Dorothée de Brandebourg était nièce du roi de Prusse, et leur fille Dorothée épousa le Grand-Duc Paul, ce qui fit d'elle, sous le nom de Maria Feodorovna, la belle-fille de la grande Catherine de Russie. Ces liens, autant que l'esprit voltairien de Frédéric-Eugène, expliquent le luxe d'Étupes et le style du jardin.


Le château d'Étupes et son parc :  Le château de Montbéliard étant inconfortable et quelque peu délabré, Frédéric-Eugène entreprit de construire, malgré son impécuniosité, une résidence de goût. Il acquit des terrains à Étupes, englobant un pavillon dit de la Tournelle, pour y édifier une résidence d'été. Les plans auraient été établis par un architecte de Stuttgart dont le nom n'est pas connu et les travaux furent conduits en 1770/1771 par Georges-Louis Morel, géomètre montbéliardais. Le château comportait un corps de logis central et deux ailes en retour, à un étage d'élévation, de style Louis XV.

partie sous réserve, la source serait inexacte Le parc à la française comprenait un jardin anglo-chinois. Une dérivation de la Savoureuse le traversait, divisée en bras enserrant des îlots, ménageant des cascades sur des rocailles, avant de rejoindre l'Allan. Plusieurs pavillons ornaient le jardin : un pavillon chinois, un italien, un gothique et le pavillon des Rêveries. Une bergerie et une laiterie présentaient la forme de chalets suisses. La cabane du Charbonnier au décor rustique abritait un salon splendide. On trouvait également un ermitage, grotte artificielle ornée de stalactites et un temple de Flore, abritant une statue provenant des fouilles gallo-romaines de Mandeure.

Commencés en 1772, les jardins seraient selon certaines sources inspirés du Prince de Croy (qui est intervenu dans d'autres jardins anglo-chinois). Le site fut enrichi et complété sur une quinzaine d'années : un petit monument de jardin du au sculpteur Ganzer fut achevé en 1785. De même un nouveau logis, le Neufchâteau, fut construit au début des années 1780 pour accueillir le grand duc Paul. En 1787 Frédéric-Eugène aurait commandé à l' architecte Jean-Baptiste Kléber un remodelage complet des jardins, avec de multiples fabriques, qui ne semble pas avoir été réalisé.


La destruction :  suite à la Révolution, la principauté de Montbéliard fut réunie à la France le 10 octobre 1793. Étupes fut saisi comme Bien National; il fut proposé d'y installer un hôpital pour l'Armée du Rhin; mais la Convention en décida la destruction pour "effacer l'odieux symbole des tyrans et des despotes" (on retrouve la motivation de la destruction du pavillon chinois de Saverne). Le bien fut adjugé 24 000 francs en 1797 à un belfortain, Christophe Antonin, qui le revendit. Il fut détruit en 1801, probablement pour le commerce des matériaux.


À la découverte du Château d'Étupes lien externe article de mars-avril 2005 du magazine de la communauté d'agglomération du pays de Montbéliard.

Michel Wittig : Le château d'Étupes lien externe édité par Société d'Émulation de Montbéliard - 1993



Le château d'Étupes
Maquette par R.G.J. Wild

 

Chateau d'Étupes

 



Ces précieuses informations m'ont été communiquées par M. Tisserand Montbéliard/Lagon bleu,
et, pour la maquette, par M. Wittig.

 


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Texte de Dominique Césari
Dernière mise à jour: Mardi 12 avril 2005