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Le parc Monceau, présentation vues des fabriques et du parc le temple transporté à Neuilly visite, liens, sources | ||
La folie de Chartres fut aménagée en trois étapes : l'acquisition par le duc, en 1769, d'une parcelle à "Mousseau" et la construction du pavillon central. Puis la création par Louis Carrogis dit Carmontelle d'un parc à fabriques, achevé en 1778, jalon capital pour l'essor du genre. Enfin, autour de 1785, la modification des jardins, sous les auspices de Thomas Blaikie, pour leur donner un genre plus anglais. C'est le parc à fabriques princeps, la composition de Carmontelle est fondatrice.
Historique
Philippe d'Orléans était cousin du roi, et portait le titre de duc de Chartres, avant d'accéder en 1785 au titre de duc d'Orléans à la mort de son père. Aussi, l'ensemble du parc et du château s'appela la " folie de Chartres ". Après l'achat d'une parcelle réduite en 1769, le duc fit construire par l'architecte Colignon un pavillon octogonal, à deux étages, achevé en 1773. Par la suite furent ajoutées quatre galeries en étoile, qui prolongeaient au rez de chaussée quatre des pans, mais l'ensemble garda son unité. Ce plan inusité et l'extravagance du décor annonçaient la volonté de se singulariser.
A partir de 1773, Carmontelle fut chargé d'aménager un jardin d'un genre nouveau, " réunissant en un seul Jardin tous les temps et tous les lieux " selon sa propre formule. Il ne le termina qu'en 1778, donc après la fulgurante réalisation de Bagatelle (1777), ce qui retira un peu de l'effet de nouveauté.
Carmontelle joua sur l'amoncellement; les fabriques sont multipliées et juxtaposées, avec un minimum de bosquets, et un lacis de chemins sinueux permettant de découvrir toutes les faces du décor. Il composa le paysage comme une suite de tableaux successifs. L'architecte Poyet fut chargé de la réalisation des fabriques. On comptait : tour et son pont levis (dit le fort) - moulin à eau - moulin à vent hollandais - minaret - rocher avec cascade - temple de Mars - temple de marbre blanc - obélisque - bois des tombeaux, dont le plus important est le tombeau égyptien (la pyramide) - tentes turques - tente tartare - île des roches - pont de bois et colonne - naumachie - ferme - vigne à l'italienne - l'île des moutons. On comptait plusieurs ponts de pierre, une tourelle, des colonnes ...
Philippe d'Orléans étant grand maître du Grand Orient de France, plusieurs des fabriques étaient d' inspiration maçonnique , en particulier le tombeau en pyramide et l'obélisque. Le pavillon servait de lieu de réunion et d'initiation (1).
La rotonde de Chartres est due à Nicolas Ledoux, mais elle a été considérablement transformée par la suite. Elle fut érigée dans le cadre de la construction du mur des fermiers généraux et incorporée au parc avec la bande de terrain correspondante.(2). A partir de 1783, Thomas Blaikie fut appelé pour l'entretien de Monceau. Il fut ensuite chargé de donner au parc un tour plus anglais en réorganisant complètement les allées et les plantations; la multiplication des fabriques, qu'il n'avait jamais appréciées, lui donnait la migraine pour cette mission, qu'il termina en 1788. Le parc atteignit au final une vingtaine d'hectares, s'étendant plus au sud et à l'ouest que l'emprise actuelle.
Acquis aux idées nouvelles et espérant un avenir politique dont le système monarchique le privait, Philippe d'Orléans s'engagea dans la Révolution, devint Philippe Égalité (3) et vota la mort du roi. Il fut guillotiné dès le début de la Terreur, le 6 novembre 1793 (4).
Délaissé, amputé sur ses marges, le parc périclita. Aussi, sous le Second Empire, la ville de Paris l'expropria, en fit lotir la moitié et fit aménager le reste en jardin public sous la conduite d'Alphand, aboutissant à l'état que l'on voit aujourd'hui. Les rocailles, les ponts, la grotte ont été aménagés à cette époque. Ils sont assez loin de la tenue des fabriques d'origine et introduisent une néfaste surabondance d'éléments. Les rares reliquats incorporés au parc actuel ne permettent en aucune façon de percevoir ce qu'était la folie de Chartres.
Aménagements du XIXème siècle
À la Restauration, le fils de Philippe Égalité, futur Louis-Philippe, fut le mieux doté sur le " milliard des émigrés " et put reprendre possession du parc Monceau mais aussi du château du Raincy (où il vécut les premières années dans des fabriques du parc, les Maisons russes) et du château de Neuilly, où il fixa sa résidence. Le domaine de Neuilly comprenait un vaste parc et englobait le sud de l'île de la Jatte. Louis Philippe le compléta pour l'étendre jusqu'aux portes de Paris et y fit aménager à partir de 1821 un " jardin enchanté " où il donna des fêtes extraordinaires, qui marquèrent leur temps. Un peu avant 1830, il y fit transporter le temple de Mars du parc Monceau, transformé en temple de l'Amour. On appela ce domaine la "réserve du roi";
Le temple de l'île de la Jatte |
Le " jardin enchanté " était aménagé dans des îlots prolongeant l'île, partiellement réunis. Le temple fut installé au sommet de la rocaille couronnant l'un d'eux. Pour le transformer en temple de l'amour, il fut couronné d'une coupole et orné d'une statue représentant une compagne d'Achille durant son séjour chez le roi Lycomède . Les îlots ont été totalement incorporés à l'île et forment le promontoire allongé à son amont. Le temple a été déplacé une deuxième fois en 1930 et installé sur un busc maçonné. Il abrite désormais une nymphe en stuc.
Le plus central des parcs est tout bonnement au métro Monceau. Le temple de l'île de la Jatte est visible du pont de Neuilly, métro du même nom. Les deux sont des parcs municipaux ouverts au public aux heures usuelles, week-end compris. La mairie de Paris a pris la mauvaise habitude de fermer ses parcs par temps de neige, privant le visiteur matinal d'un magnifique spectacle.