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Mortefontaine
historique description d'époque |
Mortefontaine est situé à 7 ou 8 kilomètres à l'ouest d'Ermenonville, en lisière de forêt. Le domaine commence à la grande rue du village, qui est la route venant de Plailly et allant à Fontaine-Chaalis ou Ermenonville. Le domaine s'étend de part et d'autre de cette route. Au sud-est le petit parc, où se trouve le château de Mortefontaine proprement dit, dont parle Gérard de Nerval. Au nord, le grand parc, avec les étangs et le pavillon de Vallière. Cette partie s'appelle maintenant Domaine de Vallière, avec un vaste château de la fin 19ème de silhouette gothique troubadour et de façade Renaissance .
Louis Le Peletier (1730-1799), d'une riche famille de très hauts magistrats (1), reçut le domaine en héritage en 1770 et prit de ce fait le titre de "Monsieur de Mortefontaine". Il fit rapidement embellir sa nouvelle possession, principalement le petit parc, qu'il fit traiter en jardin anglo-chinois. On y creusa un ruisseau s'élargissant en un chapelet d'étangs minuscules, avec un pavillon chinois, un obélisque, une colonne et une vallée des tombeaux, une glacière surmontée d'un pavillon et une prairie. Un grand nombre de statues d'animaux l'ornaient. Un théâtre, une orangerie, une volière s'y trouvaient, bâtiments que l'on pourrait considérer comme des fabriques, en particulier le théâtre. Le Peletier fit aménager plus sommairement le grand parc, mais c'est apparemment lui qui fit graver le rocher Delille, en hommage à l'abbé, dont il avait reçu les conseils.
Telle qu'elle était gravée, cette sentence est sortie du contexte du poème de l'abbé Delille, qui vise les monuments de la Rome antique :
Il est pratiquement impossible de photographier le parc actuellement. Vous pouvez en voir des cartes postales anciennes
Voir également le plan de Mortefontaine avec l'emplacement présumé des Bains de Diane, du pavillon de Vallière et du rocher Delille.
Avec ses ruisseaux aux cascades mesurées et murmurantes, ses peupliers, ses prairies assez sauvages, le val des étangs est tout simplement, parmi les parcs présentés dans ces pages, le plus évocateur d'une beauté naturelle spontanée. Et pourtant, bien des travaux ont été entrepris pour y aboutir. Cette beauté séduisit Corot, qui séjourna à Mortefontaine et y peignit. Malheureusement, ce panorama est peu accessible au regard. On peut l'apercevoir en empruntant la route de Thiers et en s'engageant dans un chemin conduisant au haras dans la prairie de Charlepont.
Mortefontaine est aussi la patrie de coeur de Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval. Enfant, il séjourna durablement chez son oncle, qui habitait une maison de la grand rue contre le petit parc, près de la belle fontaine classique encastrée dans le mur. Homme tourmenté, il mit fin à sa vie, et nous laisse des descriptions sensibles mais bouillonnantes de ces lieux auxquels il était si attaché.
Notes1 Dès le 17ème siècle les Le Peletier ont formé plusieurs branches :