Jardins anglo-chinois d'Europe ornés de fabriques

mention du copyright de la Librairie du Congrès

Dans le parc Monrepos vers 1910
Dans le parc Monrepos vers 1905 - Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii (1)

 

 

Russie :

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Monrepos



historique
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plan du parc de 1804
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gravures anciennes
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photos actuelles

liens , ouvrages
 

Le parc de Monrepos occupe 180 hectares près de Vyborg, ville portuaire du golfe de Finlande. Il fut aménagé entre 1784 et 1804, d'abord pour Frédéric de Wurtemberg qui en avait initié le noyau, puis principalement pour Ludwig von Nicolay et enfin parachevé par son fils Paul. Le parc compta finalement une trentaine de fabriques dont une vingtaine subsistent. Il est situé sur le rivage d'une vaste étendue d'eau reliée à la mer par deux passes étroites. L'île où s'étend le parc, assez plate, est parsemée d'énormes blocs de rochers réservant de petits abrupts, des vallons, qui évitent toute monotonie du panorama. Quoique proche de la ville, le lieu reste sauvage, avec le contre-point de la civilité des fabriques. Son caractère est complètement différent de celui des parcs impériaux se trouvant au voisinage de Saint-Pétersbourg.


Historique

les prémices :

L'endroit n'était qu'une propriété rurale de rapport, du domaine de l'État, sur l'île de Linansaari, à proximité de la forteresse de Vyborg. En 1759, Pierre-Alexandre Stupishin, qui se trouvait en garnison à Vyborg et en devint plus tard le gouverneur, obtint l'usage perpétuel du lieu (mais pas la pleine propriété) pour y établir sa résidence d'été, qu'il appela Charlottenthal, du nom de sa première épouse, Charlotte. Il fit construire un manoir de bois en 1760, entouré d'un jardin régulier, sur une emprise ne représentant qu'une petite partie du territoire du futur parc de Monrepos. Stupishin étant décédé en 1782, ses héritiers vendirent le droit d'usage en 1784.


  le parc initié pour Frédéric de Wurtemberg

Le jeune duc Frédéric de Wurtemberg (2) était entré en 1781 au service de la Russie et fut nommé gouverneur de Vyborg. Sa sœur Sophie-Dorothée avait épousé en 1776 le tsarévitch Paul, futur Paul 1er, prenant par ce mariage le nom de Maria Feodorovna. Frédéric ne résida d'ailleurs pratiquement pas à Vyborg, n'y étant venu qu'en 1784, lorsqu'il entreprit d'aménager Charlottenthal dont il avait acquis le droit d'usage. Il lui donna le nom de Monrepos d'après celui de la petite propriété suburbaine de Lausanne, ville où il avait séjourné pour son éducation (3). Il commença les aménagements paysagers, avec nivellement et réarangement des rochers. On lui doit le pavillon chinois ou Marienthurm (détruit - le nom de l'architecte ne semble pas connu) et peut-être une autre fabrique chinoise sur le futur Mont Leucate. Un tel parc montrait que l'on avait du goût et que l'on faisait partie de l'élite de l'aristocratie européenne. D'ailleurs plusieurs membres de la famille ducale en avaient aménagé (le Ludwigsburg à Stuttgart, le parc d'Étupes près de Montbéliard etc ... et bien sur Pavlovsk de Paul et Maria Feodorovna). Catherine II chassa Frédéric de Wurtemberg en 1786 car il maltraitait sa jeune épouse et, par ailleurs, la tsarine avait pris en grippe Paul ainsi que les Wurtemberg (dont Maria Feodorovna) car elle trouvait que ceux-ci nouaient des alliances à rebours de ses intérêts. Frédéric de Wurtemberg quitta la Russie et vendit le parc à Ludwig von Nicolay.


  le parc de Ludwig de Nicolay

Ludwig von Nicolay (1737 - 1820) né à Strasbourg, y fit ses études. Il s'installa en Russie pour y poursuivre une carrière encore modeste de secrétaire particulier et de précepteur dans la haute aristocratie. Son avenir bascula en 1769 quand il devint le précepteur du tsarévitch Paul, fils de Catherine II. Celui-ci accéda au trône en 1796 sous le nom de Paul 1er lien externe; il fit de Ludwig von Nicolay son secrétaire particulier, puis le nomma président de l'académie des sciences de Saint-Pétersbourg en 1798, le fit également baron et le dota d'une terre. Mais cet apogée prit fin dès 1801, lorsque Paul 1er fut assassiné par des conspirateurs.

C'est Ludwig von Nicolay qui donna à Monrepos son ampleur et son caractère. Après l'achat du domaine en 1787, il fit appel à Giuseppe Antonio Martinelli (4), d'origine vénitienne, peintre et conservateur au musée de l'Ermitage, qui s'installa au domaine et se fit architecte pour la circonstance. On lui doit la plupart des fabriques de cette période, ainsi que la transformation du manoir en style palladien et la bibliothèque. Il proposa un projet pour le Ludwigstein, qui ne fut pas retenu, pas plus que ceux que P. Gonzaga (5) puis Thomas de Thomon (6) proposèrent ultérieurement. Martinelli était épaulé par le jardinier Johann Ernst Biesterfeld (7). Il était en outre assisté du jeune architecte Pavlov de Saint-Pétersbourg, qui prit le relais à son décès en 1802. Le miniaturiste Viollier (8) apporta probablement aussi des conseils et peut-être des esquisses de fabriques ou d'arrangements. À l'issue des 6 ou 7 années d'aménagement soutenu, Monrepos avait acquis l'essentiel de sa physionomie, restituée dans le plan de 1804 présenté ci-dessous. Mais plusieurs fabriques allaient être reconstruites au cours des premières décennies du XIX°.   Contrairement à ce que l'on lit parfois, L. von Nicolay n'a pas été chassé par le tsar Alexandre de son poste de l'académie des sciences de Saint-Pétersbourg : il souhaitait mettre un terme à cette charge harassante. Alexandre le récompensa d'ailleurs en lui donnant la pleine possession du domaine de Monrepos, au lieu du droit d'usage et en le dispensant du lourd impôt foncier pesant sur le domaine. Aussi, Ludwig se retira à Monrepos, se consacrant à ses études humanistes, en particulier des traductions d'auteurs antiques ou modernes. D'ailleurs, il était tout aussi fier de son importante bibliothèque de 9 000 ouvrages, qu'il avait constituée avec l'appui de son ami Lafermière, investi dans la partie puisque bibliothécaire du grand-duc. Il avait fait construire pour l'abriter le bâtiment de la bibliothèque; les ouvrages furent transférés à la bibliothèque universitaire d'Helsinki en 1916 par Paul Ernst et sa sœur Marie; ils sont conservés à la bibliothèque nationale de Finlande.


  transformations et compléments par Paul von Nicolay

Paul von Nicolay lien externe (1777 - 1866), fils unique de Ludwig, fut diplomate. Il épousa en 1811 une princesse de Broglie. Du vivant de son père, il avait déjà participé à la décoration du parc : c'est lui qui envoya d'Angleterre (où il était diplomate) au jardinier Biesterfeld le projet de parasol chinois et ce fut une surprise pour son père. À la mort de celui-ci, Paul, devenu maître du parc, apporta des modifications importantes aux fabriques. Il changea la destination de l'îlot de l'Ermite et en fit le Ludwigstein. Il y fit construire une chapelle, le Ludwigsburg, sur les plans de Charles Heathcote Tatham (9) et transféra les restes de ses parents dans un tombeau face au lac. Par ailleurs, il fit construire sur le rocher de Leucate l'obélisque des Broglie, également sur les plans de Tatham. Cet obélisque est dédié à ses beaux-frères Auguste-César et Charles-François de Broglie, français émigrés à la Révolution, engagés dans les armées russes et morts dans les guerres napoléoniennes. C'est probablement aussi Paul von Nicolay qui prit l'initiative de confier à Auguste de Montferrand (10) la transformation en 1820 de la source de Narcisse.


  un parc resté entre les descendants jusqu'en 1942

Les Nicolay furent très attachés au parc, ils y séjournèrent régulièrement, éventuellement s'y retirèrent à la fin de leur vie. Le parc fut donc bien entretenu. Paul Ernst von Nicolay lien externe (1860 - 1919), figure morale, fondateur du mouvement chrétien étudiant, s'y trouvait justement au moment de la guerre civile lien externe finlandaise de 1918. L'estime de la population protégea le domaine d'éventuelles déprédations des gardes rouges lien externe finlandais (communistes). Le calme revint à Monrepos pour tout l'entre-deux guerres, dans une Finlande indépendante, qui avait adjoint à son territoire la zone de Vyborg, prise à l'Union soviétique. Pendant cette période, la ville prit le nom finlandais de Viipuri. Monrepos arriva donc au seuil de la seconde guerre mondiale peu différent de ce qu'avait laissé Paul Nicolay. Paul Ernst étant décédé en 1919 sans successeur, sa sœur cadette Sofia, épouse du baron von Pahlen (11) prit en charge le domaine. Ils en seront propriétaires jusqu'en 1942.


  destructions de la guerre de Continuation - années soviétiques

À l'issue de la guerre d'Hiver lien externe de 1940, la zone de Vyborg redevint russe. Quelques mois plus tard, les hostilités reprirent entre la Finlande et l'Union soviétique et durèrent jusqu'en 1944 : c'est la guerre de Continuation lien externe. La Finlande occupa militairement la région de Vyborg, qui fut au cœur des combats; les fabriques du parc furent gravement endommagées. Le neveu de von Pahlen, qui avait reçu le domaine en 1942, le perdit définitivement à l'issue de la guerre, la zone de Vyborg redevenant soviétique. Dans l'après-guerre, le parc abrita un casernement, puis devint un lieu de détente pour la jeunesse et les familles sous le nom de parc Kalinin. Des fabriques délabrées, devenues dangereuses, furent rasées.   Fort heureusement, le parc est depuis entré dans un processus de réhabilitation, qui se poursuit; il a repris son nom : Парк Монрепо.

 

 

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Plan historique du parc
 

Ce plan très détaillé, établi par l'ingénieur militaire Steinheil (12) , a été publié en 1804 dans l'édition initiale de "Das Landgut Monrepos". Mais certaines fabriques portées dans ce plan n'étaient pas encore achevées et ont pu avoir été modifiées, voire abandonnées. Le plan ne comporte pas moins de 68 numéros repères. Je n'ai représenté que les éléments principaux, en gardant leur numéro.

fabriques subsistantes (numéros rouges)
 
23 - source
26 - le creux (grotte)
28 - le bout du monde
39 - grotte de Méduse (devenue
de Gorgone)
43 - Temple (devenu de Neptune)
56 - Falaise de Leucate
62 - Pampuschinka
64 - Colonne de Paul et Alexandre

 
remplacés (numéros magenta)
 
2 - entrée (→ porte gothique)
27 - Saint Nicolas (pas réalisé)
Väinämöinen jouant du kantele
30 - Ermitage (détruit) → hutte
35 - pont de pierre (remplacé par un bac)
40 - socle d'une tour (pas réalisée)
le Ludwigsburg
57 - temple de l'Amour (détruit)
l'obélisque des Broglie

 
fabriques et monuments disparus
(numéros bleus)
 
3 - parasol chinois
17 - monument de Lafermière
18 - Paulstein
36 - statue d'Apollon (peut-être
non réalisée)
60 - Tour de Maria (pavillon chinois)
66 - la tente turque

 
ajoutés après 1804 (lettres magenta)
T - la maison de thé (refaite récemment)
C - tombes des Nicolay

 
autres éléments (numéros bistres)
 
4 - potager
11 - orangerie
13 et 14 - logis et bibliothèque

 
non répertoriés sur ce plan de 1804
(lettres bistres)
 
P1 et P2 - passerelles chinoises
B - tour Bellevue (de 1880 - détruite)
F - pierre en surplomb
 
plan du parc de Monrepos à Vyborg
transparent
image mappée : cliquer sur les repères pour aller au texte correspondant
 

Si bien des changements sont intervenus pour les fabriques tout au long de l'histoire du parc, la disposition des lieux reste remarquablement conforme à l'état d'époque. On observe toutefois le comblement de hauts fonds en bord de rivage par des sédiments où se fixent des herbes, par exemple entre le promontoire du temple de Neptune et le Ludwigstein et aussi au fond de la petite baie s'avançant entre le pavillon de thé et l'île de la tente. En outre, la végétation a considérablement évolué, conduisant à un aspect plus forestier, là où s'étendaient des pelouses, avec des arbres en nombre restreint à des emplacements choisis.

Voir le plan moderne sur le site officiel du parc lien externe ou le plan lien externe de Wikimedia (qui est un surlignage sur le plan de 1804).

 

 

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Gravures anciennes

À l'inverse de mes présentations habituelles, je vais commencer par les gravures anciennes, qui sont plus commodes pour suivre l'historique de la création des fabriques.   Les onze gravures de Jacottet (13) ci-dessous ont été publiées dans l'édition de 1840 du poème "Das Landgut Monrepos". Il les grava à partir d'aquarelles de Christian Christensen, dont on verra deux exemplaires ci-après. Je n'ai pas ajouté le portrait de Nicolay (numéroté I), qu'on peut voir sur la page Wikipedia lien externe le concernant.

 

Logis de Monrepos à Vyborg

Le pavillon du Paulstein dans le parc de Monrepos à Vyborg

II - le logis

III - le pavillon du Paulstein

numéro 13 du plan  -  désignation dans l'édition de 1840 : Das Wohnhaus  -  c'est à dire "le logis" , aujourd'hui en russe Усадебный дом "le manoir". C'est une vaste demeure en bois, qui est en cours de rénovation.   Dans la vue ci-dessus, on remarque l'obélisque des frères Broglie sur l'éminence à gauche. Il était complété d'annexes, dont l'une abritait la bibliothèque de Ludwig von Nicolay, qui est conservée depuis 1915 à la bibliothèque de l'université d'Helsinki.   numéro 18 du plan  -  désignation dans l'édition de 1840 : Der Paulstein, en l'honneur de son fils Paul  -  Ce pavillon a disparu dans les années 1940, peut-être lors de la guerre de Continuation. Son plan remonte à 1806; c'était une construction en bois, qui servit de cabinet de travail à Ludwig von Nicolay.

 

Monument de Lafermière du parc de Monrepos à Vyborg

Source Sylmia du parc de Monrepos à Vyborg

IV - le monument à Lafermière - en arrière plan, le Ludwigstein

V - la source Sylmia

numéro 17 du plan  -  désignation dans l'édition de 1840 : Das Denkmal Lafermiere's en l'honneur de son ami (14), autre strasbourgeois présent à la cour de Russie, qui l'aida à constituer sa bibliothèque  -  Ce monument, situé à proximité du Paulstein, n'existe plus.   numéro 23 du plan  -  désignation dans l'édition de 1840 : Die Quelle Sylmia qui, en finnois, signifie "œil", référence à la légende de la guérison d'un amoureux frappé de cécité  -  elle prit par la suite le nom de fontaine de Narcisse, d'après la statue posée en 1804 dans une niche. Cette statue a été perdue pendant la seconde guerre mondiale. Le bassin a été creusé dès 1799 mais il fut refait en 1820 sous la conduite d'Auguste de Montferrand; l'intervention de celui-ci est mineure mais on cite son nom en raison de sa grande notoriété.

 

Statue de Saint-Nicolas (remplacé par le barde Väinämöinen) du parc de Monrepos à Vyborg

Le Ludwigstein au parc de Monrepos à Vyborg

VI - statue de Saint-Nicolas

VII - vieux château sur l'île de Ludwigstein

numéro 27 du plan  -  désignation dans l'édition de 1840 : Der heilige Niklas  -  l'emplacement était prévu pour une statue monumentale mais son exécution fut différée. Quand Paul commanda la statue qui fut installée en 1831, il choisit comme sujet le barde finlandais légendaire Väinämöinen. Cette première statue, du sculpteur danois Gotthelf Borup lien externe, était plus proche d'un soldat romain que de l'image que l'on se fait du barde. Elle fut brisée par vandalisme et remplacée en 1873 par une version mieux inspirée de la tradition finlandaise.   numéro 40 du plan  -  désignation dans l'édition de 1840 : Das alte Schloss  -  l'île, qui forme une butte rocheuse abrupte, s'appelle le Ludwigstein. On voit aujourd'hui une chapelle dans cette construction néo-gothique. Mais c'est clairement un "vieux château" pour le rédacteur des titres des gravures publiées en 1840.

 

Temple de Neptune du parc de Monrepos à Vyborg

Falaise de Leucate et obélisque des Broglie du parc de Monrepos à Vyborg

VIII - le temple de Neptune

IX - falaise de Leucate et obélisque des Broglie

numéro 43 du plan  -  désignation dans l'édition de 1840 : Dieser Tempel  -  ce temple, à l'origine en bois, est une pièce maîtresse du décor de Monrepos. Les conditions de sa construction ne sont pas établies. Ce pourrait être en 1806, sur les plans de l'architecte Martinelli, ou plus tardif. Conçu comme "temple de la Piété" , ce n'est que plus tard qu'il devint temple de Neptune ou "temple en bord de mer". Il a été reconstruit en 1999 mais a brûlé en 2011; il vient d'être reconstruit (décembre 2017).
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Très en amont, deux temples furent projetés et les plate-formes dégagées aux emplacements choisis. L'autre était le temple de l'Amour (détruit dès 1820), en hauteur sur la "falaise de Leucate", voir ci-contre.
  numéro 56 du plan  -  désignation dans l'édition de 1840 : Leukatischen Felsen, en référence à la falaise du plateau de Leucate, dans l'île grecque de Leucade, d'où se seraient jetés les amoureux désespérés (dont Sappho) (15). Cette éminence se trouve au fond de la petite baie fermée d'un côté par le promontoire du temple de Neptune, de l'autre par l'île de la tente. Le temple de l'Amour (Amor Tempel - numéro 57 du plan), construit en 1805, ayant été détruit dès 1820, il fut remplacé en 1827 par un obélisque édifié à la mémoire des beaux-frères de Paul Nicolay, les princes de Broglie Auguste-César (1783-1805) et Charles-François, morts dans les guerres contre Napoléon. Cet obélisque est dû à l'architecte Charles Heathcote Tatham - le sculpteur est le suédois Erik Göthe lien externe.
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Selon la tradition, les personnages au premier plan sont Paul Nicolay lui-même, accompagné de trois de ses enfants.

 

Marienthurm - pavillon chinois du parc de Monrepos à Vyborg

Das Pampuschinka - le chemin encaissé du parc de Monrepos à Vyborg

X - la tour de Maria

XI - le chemin encaissé

numéro 60 du plan  -  désignation dans l'édition de 1840 : Der Marienthurm (on écrirait aujourd'hui "Marienturm") en l'honneur de l'impératrice Maria Feodorovna (née Sophie-Dorothée de Wurtemberg)  -  Comme on le voit, c'est en fait un pavillon chinois, qui remonte à 1784-1786, avant l'acquisition du domaine par L. Nicolay : il avait été construit pour Frédéric de Wurtemberg, frère de la future impératrice. Il a été détruit, il ne reste plus que la marque du soubassement. Le nom de l'architecte n'est pas connu.   numéro 62 du plan  -  désignation dans l'édition de 1840 : Das Pampuschinka  -  ce bout de chemin fait le tour du promontoire extrême, au bout de la presqu'île où se dresse la colonne de Paul et Alexandre, sous l'éminence où se trouvait la tour de Maria. Le passage étroit est clairement repéré sur le plan de 1804, ainsi que sur un plan ultérieur de 1850. Mais la gravure ci-dessus, malgré son titre, le représente-t-il vraiment ? En effet, le plan de 1850 mentionne en outre "la pierre en surplomb" à l'emplacement F, qui est celui que l'on voit sur les plans actuels et qui correspond aux photos récentes lien externe (la pierre n'est pas autant en déséquilibre que sur la gravure mais ça semble bien être la même). Il est facile de vérifier l'emplacement actuel et les plans très précis de l'époque ne laissent pas de doute sur la différence. D'où l'hypothèse : malgré le titre de la gravure ci-dessus, ne représenterait-elle pas "la pierre en surplomb" au lieu de "Das Pampuschinka".

 

Monrepos à Vyborg

XII - entrée du jardin

désignation dans l'édition de 1840 : Garten-Anlangen  -  ce passage symbolique annonçait l'entrée dans l'espace organisé en jardin. On n'en voit pas de repère sur le plan de 1804, qui est pourtant très détaillé. Peut-être cet arrangement finalement assez modeste fut-il ajouté ultérieurement. À l'arrière-plan, au sommet du talus rocheux, se trouve le Paulstein (ce pavillon a aujourd'hui disparu).

 

Autres gravures

Le parasol chinois du parc Monrepos à Vyborg -  Chinesischer Sonnenschirm

La tente turque du parc Monrepos à Vyborg

le parasol chinois

la tente turque

numéro 3 du plan  -  désignation sur le plan de 1804 : Ein Chinesischer Sonnenschirm auf einem hohen Steine (un parasol chinois sur un rocher escarpé)  -  il était situé à droite de la grande porte du domaine. Il a disparu. On ne voit jamais de photo explicitement légendée comme étant le rocher formant son socle mais il se pourrait bien que ce soit celui-ci.   Consultez cette photo, en la rapprochant de la gravure ci-dessus; le changement de couvert par la végétation est saisissant.
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Vers 1830 l'entrée du domaine fut marquée par une porte gothique majestueuse mais d'un style un peu lourd ; elle a été reconstruite plusieurs fois.
  numéro 66 du plan  -  désignation sur le plan de 1804 : Das Zelt  -  La tente a été sans doute achevée peu après 1804. Elle était inspirée des tentes turques de Gatchina et Pavlovsk et classiquement constituée de pièces de lourd tissu à larges rayures, vraisemblablement bleues et blanches, tendues sur une armature de bois. La tente se trouvait sur le petit îlot prolongeant en direction du rivage la presqu'île de la colonne. Une passerelle de fer permettait d'y accéder. Une plate forme avait été arasée pour installer la tente. Son unique entrée était tournée vers le large, afin de créer pour le visiteur, se tournant vers l'extérieur, un face-à-face avec l'immensité. La tente subsistait encore en 1935 et a probablement été détruite dans les années 1940. Voir l'article de la Gazette de Vyborg lien externe (en russe) auquel est empruntée l'image.

 

Aquarelles de Christian Christensen

Vers 1830, Christian Christensen (16) réalisa à Monrepos une série d'au moins une vingtaine d'aquarelles, dont onze servirent de modèles à Jacottet pour ses gravures. Les deux ci-dessous sont en surplus.   Collections du Museoviraston Kuvakokoelmat (Office national des Antiquités - Helsinki).

Passerelle chinoise parc de Monrepos à Vyborg

Temple de Neptune parc de Monrepos à Vyborg

une passerelle chinoise

le temple de Neptune

Vers 1798, deux passerelles chinoises en bois furent jetées sur le petit canal qui sépare la presqu'île de la colonne du rivage principal. Elles ont été reconstruites à l'identique vers 1990.

 

Aquarelle d'Octavie de Nicolay

Octavie de Nicolay (1813-1896) est la petite-fille de Ludwig. Elle nous a laissé plusieurs aquarelles lien externe de Monrepos; ce sont des œuvres d'amateur, intéressantes car elles montrent d'autres scènes et une époque plus tardive.

Tombeau des Nicolay dans le parc Monrepos à Vyborg

le tombeau des Nicolay sur l'île du Ludwigstein - site Uwe Kraeft

repère C du plan  -  Les Nicolay chérissaient Monrepos; afin d'y demeurer pour toujours, ils avaient créé leur nécropole familiale sur le Ludwigstein. Elle a été passablement malmenée lors de l'annexion par la Russie mais il en subsiste les restes principaux.

 

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Vues actuelles

Vignettes de photographies de Wikimedia Commons lien externe sous licence Creative Commons lien externe. L'attribution est indiquée sous chacune d'elles.   En cliquant sur les images, vous ouvrirez dans une nouvelle fenêtre la page Wikimedia Commons où figure la vue agrandie.


 

L'île de Ludwigstein et le Ludwigsburg

Le Ludwigstein au parc de Monrepos à Vyborg
photo Helga Trigokisa

Le Ludwigsburg au parc de Monrepos à Vyborg
photo Katernaww

île de Ludwigstein

le Ludwigsburg

 

Les passerelles chinoises

Les deux ponts chinois du parc de Monrepos à Vyborg
photo Alexander Tyvin

Pont chinois du parc de Monrepos à Vyborg
photo Aleksandrov

les deux passerelles

passerelle du fond du cul-de-sac

repères P1 et P2 du plan  -  si l'on regarde attentivement la vue agrandie, on s'aperçoit qu'elle montre les deux passerelles en enfilade et, au fond, le logis. Un cadrage plus classique, assez fréquent sur les cartes postales, montre uniquement la seconde passerelle en sujet principal et, à l'arrière plan, le logis.   repère P1 du plan  -  Le petit chenal qui sépare la presqu'île se termine en cul-de-sac. Une passerelle le franchit juste au fond; c'est celle qui est montrée ci-dessus.

 

Le temple de Neptune et l'île d'Amour

Monrepos à Vyborg
photo Pushistost

Monrepos à Vyborg
photo Pavlikhin

le temple de Neptune

l'île d'Amour

numéro 47 du plan  -  le temple est en bois; il était encore en bon état sur des photographies des années 1930 mais avait du être abattu en 1948, probablement à la suite des dégradations dues à la guerre; il fut reconstruit en 1999 par des étudiants finlandais bénévoles. En juin 2011 il a été la proie d'un incendie, peut-être criminel lien externe. On ne voyait plus sur place que la fondation en maçonnerie. Il vient d'être reconstruit en décembre 2017 grâce au mécénat d'une entreprise russe (17).   L'île d'Amour (ou des 33 pins) est à 500 mètres au nord-ouest du Ludwigstein; elle ne fait pas partie du parc mais cette photo de Pavlikhin, prise sous une lumière de début d'automne, est réellement exceptionnelle (panoramique à savourer en grande taille).

 

Obélisque des Broglie et la colonne de Paul et d'Alexandre

Obélisque des Broglie du parc de Monrepos à Vyborg
photo Pushistost

Colonne de Paul et d'Alexandre du parc de Monrepos à Vyborg
photo Helga Trigokisa

l'obélisque des Broglie

la colonne de Paul et d'Alexandre

numéro 57 du plan   numéro 64 du plan  -  La colonne a été érigée en 1804, après d'autres tentatives infructueuses ou non satisfaisantes. Elle devait être dédiée au tsar Paul 1er, mais fut dédiée conjointement à Paul et Alexandre, après le dramatique assassinat du premier en 1801. Sur la base était gravée l'inscription "Caesar nobis haec otia fecit" : César (le Tsar) nous a fait don de ce repos, qui traduit de façon très concrète l'attribution de Monrepos en pleine propriété, ainsi que la rente d'un domaine de 1500 serfs, reçus en cadeau de Paul 1er. Et peut-être, de façon plus subtile, la façon dont Alexandre 1er avait déchargé Ludwig von Nicolay des obligations de son poste.

 

La hutte de l'ermite   -   fontaine de Narcisse

Hutte de l'ermite dans le parc de Monrepos à Vyborg
photo Helga Trigokiza

Fontaine de Narcisse dans le parc de Monrepos à Vyborg
photo Ale Alexander

hutte de l'ermite

la fontaine

numéro 30 du plan  -  Cette hutte est une reconstruction récente. La hutte d'origine avait disparu, comme c'est souvent le cas des frêles fabriques en bois, encore plus menacées dans un environnement rigoureux. L'emplacement est un peu incertain.   numéro 23 du plan  -  Le nom d'origine était "source Sylmia".

 

Le pavillon de thé   -   la pierre en surplomb

Monrepos à Vyborg
photo Helga Trigokisa

Monrepos à Vyborg
photo Tatyana 123

le pavillon de thé

la pierre en surplomb

repère T du plan  -  le pavillon de thé a été reconstruit en 2002 d'après des photos anciennes.   repère F du plan  -  On l'appelle aujourd'hui "la pierre qui tombe" (Падающий камень). Son nom allemand initial, "Der überhängende Stein" (la pierre en surplomb), est plus approprié.

 

Statue du barde Väinämöinen

Monrepos à Vyborg
photo Helga Trigokisa

Väinämöinen jouant du kantele

numéro 27 du plan  -  Cette nouvelle statue a été installée en 2007; c'est la réplique de celle de 1873, du sculpteur finlandais Johannes Takanen lien externe, qui avait été coulée en zinc. Le barde Väinämöinen lien externe est la principale figure du Kalevala lien externe, l'épopée nationale finnoise, constituée au 19ème siècle par la réunion de mythes anciens. Elle est très importante pour les finlandais lien externe L'emplacement d'une statue était prévu dans le projet du parc mais son exécution n'avait pas été concrétisée. En 1830, Paul Nicolay choisit pour sujet ce barde légendaire, ce qui témoigne d'une volonté d'intégration dans l'environnement finlandais; cette première statue première statue, assez différente des suivantes, fut détruite vers 1870, ce qui conduisit à son remplacement.

 

Le bout du monde   -   la grotte

Monrepos à Vyborg
photo VoLDREG

Monrepos à Vyborg
photo GAlexandrova

le "bout du monde" et les escaliers y conduisant

la grotte

numéro 28 du plan   numéro 26 du plan

 

Le logis et ses annexes

Monrepos à Vyborg
photo Pushistost

Monrepos à Vyborg
photo Alnikspb

le logis

le pavillon de la bibliothèque

numéro 13 du plan   numéro 14 du plan

 

La porte d'entrée gothique

Monrepos à Vyborg
photo Pushistost

porte d'entrée

numéro 2 du plan  -  Cette porte a été reconstruite en 1982, en s'inspirant de celle érigée vers 1830 et qui avait été détruite à la fin des années 1950.

 

 

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Détails pratiques
 

    emplacement du parc dans Google Earth Google Earth.

 

Liens

 

Ouvrages

 

Plaquettes, articles de presse, conférences

 


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droits réservés de l'auteur, Dominique Césari  -  crédits photographiques (dont licence Wikimedia Commons) mentionnés dans le texte
Page créée le 15 juin 2017, mise à jour le : 21 novembre 2017
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Notes

1   Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii (1863 - 1944)
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Chimiste et photographe lien externe. Appliquant la trichromie, inventée par Ducos du Hauron, il met au point une chambre photographique à filtres séparatifs. À partir de 1905, il constitue une collection de milliers de vues de l'Empire russe. La Librairie du Congrès a racheté la collection lien externe en 1948 et en assure la conservation. Prokudin-Gorskii a réalisé trois autres vues de Monrepos : le château au Ludwigstein lien externe, la statue du barde Väinämöinen lien externe et l'île de la tente lien externe (cette dernière vue est mal référencée dans la collection mais le site de restauration a redressé l'attribution - en revanche cette autre vue lien externe reste mal référencée).   Issu d'une grande famille lien externe, Prokudin-Gorskii s'exile après la Révolution d'octobre, puis s'installe à Paris où il décède.   Exceptionnellement, j'ai choisi une vue d'auteur pour l'en tête de la présente page, en raison de son caractère pionnier (peu après viendront dans le même esprit, à l'initiative d'Albert Kahn lien externe, les "archives de la planète" mais en autochrome).   J'en profite pour mentionner Giovanni /Ivan  Bianchi lien externe (1811 - 1893), italien établi à Saint-Pétersbourg, initiateur vers 1850 de la photographie des monuments impériaux de Russie.

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2   Frédéric de Wurtemberg (1754 - 1816)
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Frédéric de Wurtemberg lien externe n'était encore que duc héritier lorsqu'il initia le parc de Monrepos en 1784. Il était entré au service de la Prusse en 1774, dans ses armées comme colonel puis major-général mais aussi comme lien diplomatique au plus haut niveau. Frédéric II de Prusse se défia de lui lorsque sa sœur Élisabeth se fiança en 1781 avec l'archiduc François, futur empereur d'Autriche, laissant présager une alliance de celle-ci avec la Russie. Frédéric de Wurtemberg bascula alors vers le service de la Russie et fut nommé en 1783 lieutenant-général, gouverneur de la région de Vyborg : poste important car c'était une zone frontière prise à la Suède. En outre, ce poste le maintenait à toute proximité de la cour, Vyborg n'étant distant que d'une centaine de kilomètres de Saint-Pétersbourg. En 1803, Frédéric de Wurtemberg devint duc régnant, prince-électeur, puis en 1806 le roi Frédéric 1er de Wurtemberg, à la chute du Saint-Empire romain germanique, supprimé par Napoléon 1er.

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3   Les Monrepos
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Le parc Mon Repos de Lausanne lien externe n'était fin XVIII° qu'une demeure de plaisance, dans les champs, à quelques centaines de mètres de la ville (qui s'est bien étendue depuis ...). Ce n'est que vers 1820 qu'on y construisit quelques fabriques. Plus tard, en souvenir de son séjour à Lausanne jeune, Frédéric de Wurtemberg, devenu duc régnant, changea en "Monrepos", le nom du domaine du Zeechloss lien externe de Ludwigsburg, qui est donc connu ainsi depuis. On trouve d'autres Monrepos ou Mont-Repos en Europe, certains tardifs, et un "Myrest" au Royaume-Uni.

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4   Giuseppe Antonio Martinelli (vers 1730 - 1802)
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Peintre né à Venise. Remarqué pour son habileté de restaurateur, il s'installa en Russie en 1766 pour y exercer cette activité, devint restaurateur de peintures au musée de l'Ermitage, puis conservateur du département peintures. On trouve régulièrement l'année 1796 comme date de son décès dans les documents relatifs à son activité de peintre. Mais c'est la date de cessation d'activité à l'Ermitage : il fut mis à l'écart à la mort de Catherine II. Sans ressources, il s'empressa d'accepter la proposition de Ludwig von Nicolay de s'installer à Monrepos pour travailler à la conception des bâtiments et faire plus ou moins le chef de l'aménagement. Le métier d'architecte n'était pas alors défini par une formation mais par la pratique. Par exemple, Hubert Robert, grand concepteur de fabriques, était avant tout un peintre de ruines de l'Antiquité.

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5   Pietro Gonzaga (1751 - 1831)
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(en français Pierre Gothard Gonzague) Décorateur de théâtre lien externe. Étudie à Venise, commence son métier en Italie, avec des décors pour la Scala et la Fenice. Suit le prince Yousoupov et s'établit en Russie en 1792. Il y révolutionne le décor de théâtre avec des trompe l'œil lien externe procurant des illusions d'optique et des clairs-obscurs. Il réalisa aussi des décors pour les célébrations impériales lien externe. Insatisfait de ces créations éphémères, il tenta de s'imposer comme architecte, sans succès. Toutefois, il dessina la tour de la Pile lien externe à Pavlovsk et en peignit le trompe l'œil.

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6   Jean-François Thomas de Thomon (1760- 1813)
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Architecte lien externe français né à Berne. Après des études d'architecte à Paris et à Rome, il devient architecte du comte d'Artois. Fuyant la Révolution, il s'installa à Vienne puis à Saint-Pétersbourg où il devint un architecte à la mode. Il eut une œuvre enviable, comptant d'importants bâtiments. Il fut sollicité pour les parcs à fabriques impériaux, créant le Mausolée à l'Époux bienfaiteur lien externe de Pavlovsk. Il mourut prématurément en chutant d'un échafaudage.

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7   Johann Ernst Biesterfeld
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On ne trouve aucun renseignement sur sa vie avant son arrivée à Monrepos en 1797, si ce n'est qu'il venait de Poméranie. Sa compétence dépassait celle d'un jardinier ordinaire. Eeva Ruoff tient son rôle pour important, peut-être plus que celui de Martinelli, pourtant cité bien plus souvent. En particulier, Biesterfeld avait du talent pour arranger les chaos de rochers. Toutefois, Ludwig von Nicolay fit appel un peu après 1800 à Rivers, un jardinier anglais; Biesterfeld en prit ombrage; il quitta son poste en 1806 et s'en retourna chez lui. On ignore ce qu'il put advenir par la suite.

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8   François Viollier (1750 - 1829)
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Miniaturiste et décorateur lien externe né à Genève, établi à Saint-Pétersbourg vers 1780. C'était un ami de Ludwig von Nicolay et il l'a peut-être conseillé pour les fabriques du parc. Comme d'autres peintres, Viollier eut une petite activité d'architecte; il a conçu un pavillon de fantaisie en rondins pour Gatchina, la maison de bouleau lien externe.

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9   Charles Heathcote Tatham (1772 - 1842)
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Architecte lien externe anglais. Il séjourna à Rome de 1794 à 1796 pour sa formation et s'y imprégna de l'architecture antique, prêtant une attention particulière à l'égyptianisme dans les collections du Vatican. Il mena une carrière classique en Angleterre et jouit d'une notoriété certaine mais entra en chicane judiciaire avec ses clients, ce qui le priva de commandes; il ne fut sauvé d'une fin miséreuse que par la bienveillance de son réseau d'amis. Paul Nicolay est probablement entré en relation avec Tatham à l'occasion d'un passage dans un poste diplomatique à Londres; il lui commanda le dessin du Ludwigsburg en 1822, puis en 1826 celui de l'obélisque des Broglie. Il ne semble pas que Tatham ait réalisé d'autres œuvres en Russie, ni même qu'il soit venu à Monrepos pour ses projets (son nom est parfois déformé par erreur en Charles Hitchcock Chatham dans certaines présentations du parc de Monrepos).

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10   Auguste Ricard de Montferrand (1786 - 1858)
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Architecte lien externe français. Carrière prestigieuse en Russie : cathédrale de Saint-Isaac et colonne d'Alexandre à Saint-Pétersbourg, cathédrale et palais de la foire à Nijni-Novgorod etc ...

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11   Sofia et Constantin Julius von Pahlen
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Sophie Louise von Nicolay lien externe (1862 - 1943) épousa donc le baron Constantin Julius von der Pahlen lien externe (1861 - 1923). Par une ironie de l'histoire, celui-ci est le propre arrière petit-fils du comte Pahlen lien externe chef du complot ayant assassiné le tsar Paul 1er ! celui même qui avait porté Ludwig von Nicolay haut dans les honneurs et l'avait si généreusement doté de la propriété de Monrepos et d'une forte rente.   Voici la lignée : Constantin Julius, fils de Constantin Ferdinand Magnus von der Pahlen (1833 - 1912) , lui-même fils de Hans Peter von der Pahlen (1784 - 1856), ce dernier étant le fils de Peter Ludwig (Piotr Alexeïevitch) Graf von der Pahlen (1745 - 1826).

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12   Fabian von Steinheil (1762 - 1831)
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Officier russe lien externe, d'origine allemande par son père et estonienne par sa mère. Au milieu de sa carrière, il fut un temps cartographe militaire et dirigea la construction de fortifications dans le sud-est de la Finlande. Nommé général, il participa aux guerres contre Napoléon, puis devint gouverneur de Vyborg.

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13   Louis-Julien Jacottet (1806 - 1880)
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Peintre et graveur lien externe, d'origine suisse, établi à Paris. (prendre garde aux homonymes dans la même période). Paul Nicolay le chargea de lithographier les aquarelles de Christensen, qu'il envoya à Paris (Jacottet n'est probablement jamais venu à Monrepos), pour intégrer les planches à l'édition de 1840 de "Landgut Monrepos".   Il existe aussi une édition russe des planches coloriées «Vues pittoresques des chatteaux, jardin et parc a Monrepos» lien externe. .

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14   Franz Hermann Lafermière (1737 - 1796) ou aussi La Fermière
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D'origine suisse, né à Strasbourg, il fit la connaissance de Nicolay lors de leurs études à l'université de cette ville, puis séjourna avec lui à Paris où ils fréquentèrent les Encyclopédistes. Lafermière suivit en Russie le comte Semion Vorontsov lien externe, dont il avait fait la connaissance à Vienne. Une note du "Journal intime .." lien externe précise : « La Fermière, placé auprès du grand-duc en 1768, était de plus son bibliothécaire. C'était un des plus grands organisateurs des spectacles de la Cour; il était aussi un de ceux qui eurent le plus d'influence auprès du grand-duc. dont il ne fut éloigné que vers la fin de l'année 1791. »   - La Fermière a écrit des Fables et contes dédiés a Son Altesse Impériale Monseigneur le Grand Duc de toutes les Russies lien externe.   À propos des strasbourgeois à la cour de Russie, voir "Persée" : De Strasbourg à la Russie : histoire d'une émigration (XVIIIe siècle et début du XIXe siècle) lien externe  et  La signification culturelle de Strasbourg pour les Russes au XVIIIe siècle lien externe.
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Diderot parle de Nicolay et Lafermière dans la lettre à Sophie Volland du 25 octobre 1761 lien externe : « Nos deux petits Allemands ont tant fait qu'ils m'ont entraîné à leur auberge. Leur dîner fut détestable ; cela ne l'empêcha pas d'être gai. etc ... » puis dans sa lettre à Falconet du 6 septembre 1768 lien externe : « Je n'ai jamais rien vu qui m'ait autant surpris, autant touché que l'amitié de M. de la Fermière et de M. de Nicolaï etc ... »

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15   Le saut de Leucate (aujourd'hui, plutôt "saut de Leucade")
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Le saut de Leucate fut, pour le public cultivé, une référence dans les humanités : article de l'Encyclopédie lien externe (1751), puis article Leucate lien externe p 33 du dictionnaire de la Fable lien externe (1810) et d'autres (1807, 1823). Antoine-Jean Gros : tableau Sapho à Leucate lien externe (1801). On ne sait pas avec certitude si la Sapho (ou Sappho) en question était la poétesse ou une cithariste (courtisane). Elle se serait jetée par désespoir, le beau Phaon lien externe, s'étant détourné d'elle.   Cette référence est bien oubliée, ce saut n'est plus aujourd'hui qu'une affaire de spécialistes : Clément Lévy : le plongeon de Sappho ou le saut de Leucade lien externe - Connaissance hellénique : Le saut de Leucade : une question de sens lien externe.
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Remarques : toutes ces descriptions s'appuient sur des textes antiques, ou sur leur synthèse ultérieure. En particulier, la localisation du saut au promontoire de la pointe sud de l'île, près du temple d'Apollon qui y était érigé, nous vient de Strabon, dans le livre X lien externe de sa Géographie. On y a construit, sans doute vers la fin du 19° siècle, le phare du cap Doukato lien externe. Mais pas de fouilles archéologiques qui confirmeraient l'emplacement du temple : on ne trouve semble-t-il rien sur place. D'ailleurs, la falaise a pu s'éroder, masquant ou faisant disparaître la configuration des lieux telle qu'elle était dans l'Antiquité.     Strabon signale que Ménandre attribuait le premier saut à Sappho mais que l'origine était une épreuve expiatoire plus ancienne. Sa description fait état, comme d'un fait établi, de désespérés tentant réellement le saut; il ne donne hélas pas plus de précisions. Où, précisément ? le localiser à la plate-forme du phare est un peu rapide car la falaise qui l'entoure n'est pas parfaitement verticale et celui ou celle qui s'en élancerait s'écraserait immanquablement sur les rochers en contrebas. Or, si le saut n'est pas un suicide mais une épreuve régénératrice, elle ne peut être tentée que d'un à-pic d'où l'on peut espérer plonger dans l'eau. Clément Lévy cite l'épreuve expiatoire plus ancienne que le saut de Sapho, mentionnée par Strabon, mais la rapproche surtout de cultes archaïques antérieurs : ces épreuves risquées étaient en effet susceptibles de succès, qui rejaillissait alors en bienfaits pour toute la communauté.   La question du lieu du saut ne semble pas avoir été approfondie. J'ai repéré quelques emplacements semblant remplir la condition du surplomb direct de l'eau mais c'est bien trop ténu pour les proposer.

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16   Christian Ferdinand Christensen (1805 - 1883)
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Peintre danois lien externe. Élève à l'académie royale des beaux-arts de Copenhague. Doué pour la peinture de nature, il commence à 19 ans à peindre des décors de théâtre. Paul von Nicolay le fait venir à Monrepos pour enseigner la peinture à ses enfants. C. Christensen y reste peu de temps mais laisse un bon nombre de délicates aquarelles du parc. Il retourne à Copenhague, reprend son activité de décors de théâtres, qui lui assurera succès et notoriété. Pour compléter la maîtrise de son art, il fait le voyage de France et d'Italie en 1838-1839. En 1841, il devient membre de l'académie royale des beaux-arts de Copenhague.

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17   Restauration en cours
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Le temple de Neptune vient donc d'être reconstruit lien externe en décembre 2017. C'est la suite de restaurations régulières du parc et des bâtiments. Les méthodes de restauration du couvert sont controversées lien externe

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