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Pologne : .Gucin-Gaj . historique . plan du parc . vues actuelles - anciennes liens , ouvrages | ||
Gucin-Gaj n'est pas un parc considérable et il ne reste pratiquement rien à y voir, si ce n'est le site. En outre, il est tardif et c'était plutôt un parc romantique qu'un jardin anglo-chinois. Alors, pourquoi y consacrer une page ? d'une part, il est tenu comme important par les spécialistes, en raison de son rôle de jalon dans l'évolution des parcs ainsi que de manifeste politique dans une Pologne sous domination Russe. D'autre part, pour donner un peu à lire en français à son sujet : pour nous, connaître son existence est déjà peu commun, de plus il n'est pas aisé de repérer l'information le concernant.
Le site : une terrasse avec l'église, partie de l'escarpement de la Vistule, s'avançant en langue. Un canal, qui alimentait Wilanów en eau, la contourne. Un étang avait été creusé dans la dépression pour régulariser le débit de l'eau. Le jardin paysager tirera partie de ce site assez pittoresque : un étang avec un coteau, qui donne un fond visuel et la silhouette de l'église qui anime l'horizon. Domaine acquis par Stanislas Kostka Potocki vers 1816, il le destine à Auguste "Gussin" Potocki, son petit fils. Il avait en vue un développement plus important, comme en témoigne le projet de temple dorique d'Aigner. En attendant, il y aménage ce qu'on pourrait considérer comme une folie, avec une demeure assez modeste par rapport à l'opulence de Wilanów. . Mais le décès de Stanislas en 1821 change le destin du parc : dans l'élan de ferveur lors de ses obsèques et dans les semaines qui suivent, sa veuve, femme au caractère de feu selon la formule de W. Fijałkowski, décide d'en faire un bois sacré du patriotisme polonais. Elle emporte l'adhésion d'intellectuels et gens d'influence; on plantera des arbres en reconnaissance d'individus remarquables, on gravera des pierres, des stèles. La composition est confiée à l'architecte Chrystian Piotr Aigner . L'emplacement choisi est le coin nord-est, à l'entrée du domaine, qui devint "le Bosquet" (Gaj veut dire bosquet).
Le sarcophage est dédié à la mémoire de Stanislas Kostka Potocki et l'urne sur un cippe à la mémoire de son frère Ignace. À l'entrée se dressait l'obélisque de Mostowski.
La seule vue d'époque que l'on trouve date de 1830. Elle est due au peintre Wincenty Kasprzycki (1). Jusqu'à présent on n'en trouvait que de médiocres reproductions en noir et blanc. Début 2021, elle est apparue en couleurs sur Wikimedia Commons : c'est la reproduction affichée ci-contre. De gauche à droite, on voit l'urne d'Ignace Potocki (la vue est un peu arrangée pour qu'elle soit dans le cadre), le kiosque chinois (qui était en avancée sur l'étang). Au sommet de la colline, l'église et, partiellement cachée par la végétation, la maison qu'avait fait construire Stanislas Potocki. Une promenade faisait le tour de l'étang. L'église Sainte-Catherine que l'on voit ci-contre est celle qu'avait fait construire Auguste Czartoryski vers 1750. Elle a depuis été reconstruite dans un style plus banal. À la fin du 19° siècle, le parc fut vendu après division : d'un côté les terrasses à la paroisse Sainte-Catherine, de l'autre les étangs et le bosquet à un exploitant de viviers. Le parc souffrit de la première guerre mondiale et du désintéręt général; au cours de la seconde guerre mondiale, le reste des arbres furent coupés par la population. Depuis, le parc a été inscrit monument historique et les restes mis à l'abri, en particulier le sarcophage et l'urne sur cippe transportés à Wilanów en 1963. |
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Plan du parc de Gucin-Gaj
report des éléments du plan de 1830 sur la carte actuelle Fabriques et monuments (lettres rouges) K - le kiosque chinois C - les fausses catacombes S - le sarcophage U - urne funéraire et lion de pierre O - obélisque de Mostowski M - maison En bleu : l'étang En vert : les arbres cliquer sur les repères du plan pour aller au paragraphe correspondant |
image mappée : cliquer sur les repères pour aller au texte correspondant |
quelques vues actuelles
Vignettes de photographies de Wikimedia Commons sous licence Creative Commons . L'attribution est indiquée sous chacune d'elles. En cliquant sur les images, vous ouvrirez dans une nouvelle fenętre la page Wikimedia Commons où figure la vue agrandie.
Les étangs
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Il y a deux étangs dans le creux du bosquet. Ils existaient déjà tous les deux à l'époque du parc. C'est autour du plus grand, Księży Staw, qu'était aménagée la promenade et planté le bosquet. Mais aujourd'hui il n'est parfois, selon l'abondance de l'eau et la saison, qu'un marais envahi de plantes sur une vase peu engageante ou, au contraire, plus riant, comme sur la vue ci-dessus. De ce fait, il n'est souvent représenté sur les cartes actuelles que par une mare insignifiante, en bleu foncé sur le plan, en-dessous du repère (K). Il tire son nom de ce qu'il avait été creusé par des moines. Le petit étang, qui n'avait pas de rôle paysager particulier, est plus dégagé et bien visible sur les cartes actuelles, également en bleu foncé sur le plan, en-dessous du précédent. |
Les fausses catacombes
La seule source un peu détaillée est l'article Wikipedia allemand . Les fausses catacombes remonteraient aux dernières années du 18° ou premières du 19° siècle. Elles servaient à des cérémonies maçonniques et les francs-maçons y faisaient placer, après leur décès, une urne funéraire, dans les niches ménagées sur les côtés. Localement, l'endroit est connu sous le nom "Groby masonów", tombeaux des francs-maçons. Je ne crois pas, pour autant, qu'il s'agisse de sépultures, c'est en totale contradiction avec la religiosité polonaise et l'esprit franc-maçon de l'époque.. Stanislas et son frère Ignace étaient des francs-maçons de haut rang, Stanislas est attesté comme grand-maître d'une obédience. Il ne pouvait que connaître parfaitement cette destination du lieu quand il acheta le domaine de Gucin et devenait ainsi l'hôte de ses frères en maçonnerie. |
Le sarcophage et l'urne transportés à Wilanów
Le sarcophage est fait au modèle de celui de Scipion Barbatus. On ne peut manquer de faire le rapprochement avec le sarcophage de Pulawy, remontant à 1797, qui avait été sculpté à Rome d'après l'original antique. |
L'urne est posée au sommet d'un cippe, c'est à dire une stèle sculptée. On remarquera que l'inscription est en polonais; c'est considéré comme un geste patriotique promouvant l'usage de la langue nationale et la portant au niveau des cultures de premier plan. Quelques décennies auparavant, elle eût été en latin. |
quelques vues anciennes
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Gucin-Gaj est à la limite nord d'Ursinów, au pied de l'église Sainte-Catherine (św Katarzyny). Le quartier est bordé par le boulevard à chaussées séparées E30. le voir dans Google Earth
Le creux des étangs est entouré d'une clôture vétuste qui ne semble pas fermée. Si vous ne voulez pas vous y engager, il suffit d'observer le site depuis la plate-forme de l'église et du fond du cimetière, d'autant plus qu'il n'y a aucun reliquat à voir. L'entrée de la fausse catacombe se trouve dans le terrain en prairie à gauche de l'église, c'est un trou sous une voûte en brique à moitié enterrée; son accès est dangereux.
Liens
Ouvrages
Notes