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. République tchèque .Cibulka - Klamovka - Krásný Dvůr - Kroměříž . autres sites de République tchèque ailleurs en Europe : . Suède , Pologne , Russie , Belgique , Ukraine , Suisse . autres pays d'Europe | |||
La République tchèque (alors dans l'Empire austro-hongrois) a vu une floraison exceptionnelle de jardins anglo-chinois dans la seconde partie du XVIII° siècle. Une partie d'entre eux sont le fait de grandes familles autrichiennes, comme les Liechtenstein pour Eisgrub / Lednice : ce parc est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco et rédiger une page le concernant n'apporterait rien à des francophones. Le palais de Kroměříž et ses jardins baroques sont également inscrits au patrimoine mondial mais la partie du parc qui nous intéresse n'est pratiquement pas abordée dans le classement de l'Unesco, aussi lui ai-je consacré une page. Les autres pages sont consacrées à des parcs de moindre notoriété. Deux, dont le nom est pratiquement inconnu du public français, même cultivé, sont situés dans la banlieue de Prague : Cibulka un peu tardif, puisqu'il a été aménagé à partir de 1817, mais très représentatif du genre. Klamovka est carrément confidentiel; il ne compte plus que deux fabriques : l'ermitage, dont la façade est presque identique à celle de l'ermitage de Cibulka et surtout le temple de la Nuit, de 1793, qui est remarquable. Le dernier, Krásný Dvůr, est au contraire en pleine campagne, en Bohême; il n'a pas la charge humaniste des précédents, mais il a une belle ampleur et est très bien conservé.
Lednice-Valtice : ce parc , aménagé par la famille des Liechtenstein, est phénoménal : 18500 hectares ! Il s'étend entre les deux villes du sud de la Moravie dont il porte le nom. Sa limite sud est la frontière avec l'Autriche, et il pourrait tout aussi bien être considéré comme autrichien (le domaine s'appelait alors Eisgrub-Feldsberg). Le site a été inscrit en 1996 au patrimoine mondial de l'Unesco; le World Monuments Fund l'inscrit dans sa liste des 100 sites menacés.
Des forêts, des cours d'eau, des étangs, forment l'arrière-plan d'un immense paysage composé, orné de majestueuses fabriques : le minaret, les fausses ruines gothiques (le château de Jan), un arc de triomphe, une colonnade. D'autres fabriques (le temple de Diane ou du Soleil, un pavillon chinois , ..) ont disparu (pour le pavillon chinois en bois installé au bord d'une pièce d'eau, l'environnement humide le faisait souffrir énormément et il fut restauré deux fois à une cinquantaine d'années d'intervalle; la troisième restauration, prévue vers 1896, n'a pas été mise en œuvre) - en voir une photographie de 1892 .
Veltrusy : le château appartint pendant 250 ans à la famille des Chotek. Une crue désastreuse ayant dévasté le jardin à la française en 1764, ceci donna l'occasion à Rudolf Chotek d'aménager un jardin anglais. De nouvelles dévastations en 1784 et 1785, donnèrent un nouvel élan de reconstruction dans le goût anglo-chinois, avec de multiples fabriques et une "ferme arrangée". On peut encore voir le Pavillon dorique, le Temple des amis de la campagne et des jardins, le Réduit égyptien, le Pont du sphinx et la Grotte à la ruine, sans compter le pavillon de Laudon et celui de Marie Thérèse. Malheureusement le parc, installé dans une île de la Vltava, a souffert de la canalisation de cette rivière à la fin du 19° siècle, qui le protège en partie des crues mais le prive d'eau.
Opočno : le château est sur un site millénaire. Le vaste parc baroque a été transformé dans les premières années du 19° siècle, avec la création d'un jardin anglo-chinois de 20 hectares. La petite rivière Zlatý a été dérivée, sa vallée forme le paysage de fond. Au bord d'un des lacs se tient le pavillon chinois. Des monticules artificiels, la montagne de l'aigle et la montagne géante, offrent des points de vue. Les serres chaudes abritaient 350 espèces rares, orgueil du domaine, dont 230 survivent.
Vlašim : les Auerberg aménagèrent un jardin anglo-chinois de 75 hectares à partir de 1755. Il fut décoré de nombreuses fabriques sur des dessins de V. Berger et A. Pucherna , dont subsiste encore un pavillon chinois, de fausses ruines et plusieurs portes gothiques. Le temple de l'Amour, la volière et la grotte ont disparu. Les restaurations récentes sont ... vigoureuses.
Český Krumlov : un labyrinthe, des grottes et le pavillon rococo Bellarie, au toit en pagode (sans être franchement chinois), valurent au jardin d'être décrit dans le "Cahier des Jardins anglo-chinois" de 1779. Le World Monuments Fund l'a inscrit dans sa liste.
Teplice (Bohême) : plus modeste, le temple d'Apollon du début des années 1800, dans les jardins du château des Clary-und-Aldringen, devenu le parc thermal.
Rudoltice : vers 1770, Albert Hodic , (qui était franc-maçon ) fit installer dans le parc de son château une profusion de fabriques et de statues. On y voyait un temple chinois, une pagode indienne, la chapelle byzantine du St-Sépulcre, un château gothique, un ermitage ... Presque tous ces ornements ont disparu.