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République tchèque : .Cibulka historique . plan du parc . vues anciennes . photos actuelles liens , articles et études |
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Leopold de Thun-Hohenstein (1748-1826) était prince-évêque de Passau. Il en fut chassé en 1803 par les autorités bavaroises dont il dépendait; il finit par s'établir à Prague, d'abord en ville, puis acquit en 1817 un domaine à la campagne, dans Košíře, à quatre kilomètres dans les collines sur la rive gauche de la Vltava. Ce domaine s'appelait la "ferme Cibulka", du nom d'un propriétaire précédent (1); les coteaux étaient plantés de vergers et de vignes. Leopold fit construire un manoir de style empire et aménager autour un jardin anglais orné de fabriques et de statues.
Le parc s'étend dans la pente à l'ouest de l'ensemble d'habitation, avec deux belvédères séparés par un ravin. Plusieurs fabriques et sculptures subsistent (voir la liste ci-après). Se dresse encore également la colonne toscane commémorative de la visite de 1824 de l'empereur François Ier et de sa quatrième épouse Caroline Auguste. D'autres sculptures mentionnées dans les descriptions, notamment des ermites automates mécaniques (2), ont disparu. Cibulka ne sera pas resté longtemps en état après sa création au début du 19° siècle. L'évêque est mort dès 1826. Sous les propriétaires ultérieurs, l'ensemble des fabriques est tombé en ruine, une partie de la terre et la forêt ont été coupées par la ligne de chemin de fer Smichov - Hostivice construite en 1871. La ville de Prague a racheté le domaine en 1922 puis il passa à d'autres propriétaires, qui ne l'ont guère mieux entretenu (le temple de Diane, encore debout en 1958, a été abattu par une tempête en 1959). Mais la restauration a débuté.
Il ne semble pas exister de document d'époque mentionnant l'esprit dans lequel Leopold de Thun-Hohenstein avait choisi ces décors, ni d'ailleurs les architectes ou jardiniers-paysagistes auxquels il eut recours. De plus, le tracé original a disparu sous la prolifération de la végétation, comme le signale Zdeněk Wirth dans son étude publiée en 1957. On s'aperçoit sur les estampes anciennes que le paysage était beaucoup plus ouvert qu'aujourd'hui, ce qui est tout à fait conforme au genre du jardin anglais. Quand à l'esprit du parc, on peut relever, par similitude avec d'autres sites mieux documentés, le mélange de plusieurs axes : réflexion "philosophique", antiquité, grands esprits, exotisme et composante ludique (les automates).
Les fabriques : les ruines, la tour médiévale faisant belvédère, maison du régisseur des chasses, ancien ermitage, un pavillon chinois et le soubassement du temple avec une statue de Diane.
Les statues : statue "Jitro" dite de Cronos (3), Jupiter et la statue de Saint Jean Népomucène du sculpteur Josef Malínský . Quatre statues se trouvaient sur la balustrade de la terrasse : deux chinois et deux chinoises avec un singe, un lézard, un éventail (4).
Plan sommaire du parc
Fabriques et monuments (lettres rouges) P - le pavillon chinois N - statue de St Jean Népomucène J - statue de Jupiter H - l'hermitage D - le temple de Diane E - étang de Diane R - les ruines ("Enfer de Dante") , avec la statue "Jitro" T - la tour G - maison du régisseur des chasses c - emplacement des statues de chinois Autres éléments (lettres bleues) M - le manoir t - colonne toscane (emplacement approximatif) v - la voie ferrée K - kiosque sur une colline (emplacement hypothétique) |
image mappée : cliquer sur les repères pour aller au texte correspondant - vue d'hiver un peu terne mais aux détails mieux visibles |
Vues anciennes
Ces vues proviennent du fond images de la Ville de Prague (les auteurs n'y sont pas mentionnés).
Estampes
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Photos anciennes
Voir également : | • le pavillon chinois | • statues d'une chinoise - d'un chinois | ||
• la tour | • la maison du régisseur des chasses |
quelques vues actuelles
Vignettes de photographies de Wikimedia Commons sous licence Creative Commons . L'attribution est indiquée sous chacune d'elles. En cliquant sur les images, vous ouvrirez dans une nouvelle fenêtre la page Wikimedia Commons où figure la vue agrandie.
Les fabriques
Le portail en fausse ruine est appelé « l'Enfer de Dante ». Il est très en avant de la tour et en bas de la butte, ce que l'on a du mal à apprécier sur cette photo réduite. Au travers de l'arc on voit la statue "Jitro" dite de Cronos. La tour a été restaurée en 2014. |
Le pavillon était très dégradé; on remarque ci-dessus la bâche de sauvegarde posée sur le toit. Le pavillon est en cours de restauration (nouvelles télévisées de février 2017). |
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L'hermitage est réputé avoir été copié sur celui de Saxe-Meiningen. Je dirais plutôt inspiré car il s'agit a priori de l'Eremitage de l'Englischer Garten Meiningen , qui, malheureusement, a été détruit ou défiguré mais dont on peut voir un dessin à la plume de 1811. La façade néogothique se retrouve dans celle de l'ermitage du parc de Klamovka tout proche, qui remonte à 1820. |
Il ne reste plus rien du temple mais la statue de Diane qui l'ornait est toujours au même emplacement. Sur la vue agrandie on voit mieux le mur en demi-lune qui délimite l'évidement dans la pente où le temple prenait place. Ce mur est bien visible dans la photo ancienne ci-dessus. |
L'étang qui s'étendait devant le temple (que l'on voit bien dans la gravure ci-dessus) a changé de forme; il a été restauré récemment. À son extrémité se trouve un petit kiosque en treillis de bois. La photo est prise dans le sens de la pente, c'est à dire à contre-sens de la gravure de 1830. |
Les statues
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Les habitations
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Cette photo de l'entrée du manoir gomme agréablement son état de délabrement. Les bâtiments sont très dégradés. |
La photo ne peut être prise que du sommet de la tour. La maison du régisseur des chasses n'en est pas éloignée. On reconnaît bien l'une et l'autre dans la gravure ci-dessus, qui, toutefois, les rapproche un peu pour la commodité de la composition. Mais l'environnement de la maison est devenu épouvantable; on voit bien sur le plan qu'elle est entourée de diverses constructions parasites. |
Cette colonne commémore donc la visite de l'empereur en 1824, honneur insigne. Elle se situe dans un enclos, devant une aile du manoir; cet enclos est probablement le "jardin de roses" des plans d'époque, sur le côté ouest du bâtiment. |
Liens
Vidéos
Articles et publications de recherches
Notes
ce kiosque est nettement visible sur la vue générale de Cibulka vers 1830.
Il n'est pas forcément sur le domaine de Cibulka. |
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