Autres témoignages du goût anglo-chinois

pavillon chinois en contours

 

Chinoiseries isolées

Kerlevenan, le Vert-Bois, Buthiers

pages spécifiques pour :
Chanteloup - le Jardin des plantes

bâtiments détruits

site possible
  

En France, on commença vers 1760 à agrémenter les parcs de petits bâtiments décoratifs dans le goût chinois. Le seul exemple antérieur dans notre pays est le pavillon chinois de Lunéville de 1737. C'est Stanislas de Pologne qui l'a fait construire (et en aurait peut-être dessiné les lignes); j'y vois la confirmation d'une appropriation plus précoce dans les pays du centre et du nord de l'Europe : Allemagne, Suède, Angleterre ...

Il s'agissait bien souvent au départ de bâtiments légers, à l'ossature de bois reposant sur un socle de pierres, aux façades de panneaux de bois ou de toile, surmontés de motifs de fer peint (un singe, une silhouette de chinois ...). La légèreté des constructions explique la disparition de la plupart d'entre elles.

On appela "chinoiseries" ces petites constructions, souvent lieu de plaisirs futiles. Je garde ce terme devenu un peu péjoratif alors qu'il ne l'était sans doute pas à l'époque.

Vers 1775, le genre du parc anglo-chinois émergea; il juxtapose les chinoiseries et d'autres bâtiments décoratifs dans des parcs à la décoration végétale précieuse. En dehors des chinoiseries isolées objet de cette page, on en trouvait dans la plupart des parcs à fabriques : pavillon chinois du Désert de Retz, de Cassan, kiosque et pont chinois de Méréville, de Chantilly, de Rambouillet, du parc Monceau, de la Folie Saint-James et de Bagatelle, de Bonnelles, jeu de bagues chinois de Chatou, du Petit-Trianon et du parc Monceau ...

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Le pavillon de Kerlevenan
(Sarzeau - Morbihan)

Le château fut construit à partir de 1784 par l' architecte Jacques François Jouanne pour Joseph Armand de Gouvello. Dans le parc un temple de l'amour et un pavillon chinois furent édifiés. Le temple de l'amour fut transformé en chapelle à la fin du 19° siècle.

Le pavillon chinois date de 1785. C'est une construction à un seul niveau, en torchis enduit et toit polygonal, en légère surélévation par rapport à la pelouse. Il a été restauré en 1998.

historique et conditions de visite externe   -   localisation du domaine Gogle Earth dans Google Earth   -   Le parc du château de Kerlevenan externe de Raphaël Valéry, Montagnes Noires Éditions


 

Pavillon chinois de Kerlevenan

 

Pavillon chinois de Kerlevenan avant restauration
Image aimablement communiquée par le domaine. J'ai volontairement limité sa taille et sa définition.



Château de Kerlevenan   Saint-Colombier 56240 Sarzeau. Téléphone de l'accueil : 02 97 26 46 79   Visites du parc du 15 juin au 15 septembre.


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Les pavillons du château du Vert-Bois
(Bondues - Nord)

Le château fut construit à partir de 1743 pour un des membres de la famille de Bavière. Un jardin anglais original fut aménagé. Il vise à reproduire en réduction celui d'une demeure royale d'Angleterre, de façon modulable, pour permettre la mise en serre des espèces fragiles, le décor étant recréé à la belle saison.

De part et d'autre du corps principal du château, deux pavillons au toit en pagode furent ajoutés vers 1780.

Château du Vert-Bois externe - Fondation Prouvost   route de Tourcoing 59910 Bondues. Téléphone : 03 20 46 26 37   Visites de l'exposition de la Fondation et du parc en Juillet et Août.  

localisation du domaine Gogle Earth dans Google Earth.





Le pavillon du château de Buthiers
(Buthiers 70 Haute-Saône)

Le parc du château comprend un pavillon chinois et une orangerie plus ancienne. Le pavillon a été construit pendant la Révolution comme en atteste un petit pont concomitant portant sa date de construction dans les deux styles.

Le pavillon est inscrit à l'inventaire des monuments historiques. Il a été restauré voici une dizaine d'années et s'est malheureusement effondré dans l'affaissement de terrain ayant emporté sa terrasse d'assise. Sa restauration est projetée, dans un emplacement du parc moins menacé.

Parc privé, pas de visites.

localisation du château Gogle Earth dans Google Earth.


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Bâtiments détruits
 

La pagode de Chanteloup, les pavillons de Kerlevenan, de Bondues et de Buthiers sont les seules chinoiseries isolées subsistantes dont j'ai connaissance pour l'instant. Il ne reste malheureusement plus rien des pavillons ci-dessous (je ne cite pas ici les pavillons chinois se trouvant dans les sites majeurs totalement détruits) .


Le pavillon chinois de Lunéville

Stanislas Lesczinsky, roi de Pologne déchu, reçut le duché de Lorraine. Ce fut un grand bâtisseur, trouvant dans cette activité un substitut tout relatif à sa couronne perdue. Ayant installé sa cour à Lunéville externe, il fit agrémenter les lieux par l'architecte Emmanuel Héré externe, avec de nouveaux appartements dans le château classique récemment achevé pour Léopold, le défunt duc, et plusieurs pavillons dans le parc. Le plus important était le Trèfle, pavillon chinois à deux niveaux, construit par Héré en 1737 au bout du canal. Il servit de modèle à la maison de thé chinoise de Sans Souci.

Toutefois la merveille du parc de Lunéville était la grotte de grès rose, située dans l'angle du canal en contrebas des "Bosquets" et le jeu d'automates qu'elle abritait. Au nombre de 86, ils représentaient la vie d'un village et des champs; ils s'animaient en petites saynètes. Le moulin en faisait partie. Cet ensemble rococo est dans un esprit antérieur au jardin anglo-chinois. La grotte subsiste mais le jeu d'automates a été détruit.

histoire du parc du château de Lunéville externe (avec une vue du Trèfle dans le bandeau)   -   André Joly : vue du Rocher externe (Musée lorrain de Nancy - avec une animation du jeu d'automates !)

Catalogue de l'exposition de 2009 au château de Lunéville : Turqueries et autres chinoiseries. L'exotisme en Lorraine au XVIIIe siècle


Pavillon du parc du château de Commercy

Je n'ai pas encore de précisions sur ce pavillon, dont l'existence m'a été aimablement signalée par l'Inventaire du patrimoine de Lorraine.
Stanislas Lesczinsky fit aménager le château et le parc par Emmanuel Héré. Les aménagements du parc furent détruits en 1766 à la mort de Stanislas.

Ville de Commercy externe


Le pavillon chinois de Saverne

Les princes de Rohan menaient une vie fastueuse dans leur château de Saverne externe, construit en 1779, à la noble façade classique.  Entre 1783 et 1786, un pavillon chinois fut construit dans le parc par l'architecte Salins de Montfort. Il fut détruit en 1794 pour la récupération des métaux, la fureur révolutionnaire y voyant un « monument abject au luxe insolent ».

CRDP Alsace : le pavillon chinois de Saverne externe avec la reproduction haute résolution du lavis de Nicolas Salins de Montfort.

Voir la description précise communiquée par M. Thierry Heitmann, créateur du site indiqué pour Saverne, que je remercie bien vivement en mon nom et en celui des lecteurs.


La tente chinoise de Créteil

Hôtel construit en 1759 par l'architecte Nicolas Le Camus de Mézières (voir les intervenants). En 1782 Claude Louis de Bullion, marquis d'Atilly, acheta la propriété et fit édifier dans la cour d'entrée une tente chinoise (qualifiée de kiosque dans la base de données Mérimée). Le toit était à angles relevés, garni de grelots et surmonté d'un chinois accroupi sous un parasol; une effigie de la sagesse décorait l'entrée.

Cédé à la commune vers 1870, le bâtiment servit de mairie jusqu'en 1975. C'est aujourd'hui la Maison du combattant. Il ne reste rien du kiosque. L'archiviste de la mairie de Créteil m'a aimablement adressé une fiche de la société d'histoire et d'archéologie "les amis de Créteil" sur cette construction m'a confirmé la disparition de la tente-kiosque.


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Pavillons susceptibles d'entrer dans le champ

Thury-Harcourt

(Thury-Harcourt 14220 Calvados, 25 km au sud de Caen)

Le duc d'Harcourt, amateur éclairé (voir la bibliographie) aménagea vers 1770 un parc à l'anglaise sur une colline, qui serait un des tous premiers de France. Il subsiste aujourd'hui un parc important autour des ruines du château d'Harcourt externe détruit pendant la dernière guerre, pendant la bataille pour le contrôle de Caen. Je n'ai pas encore d'informations suffisamment précises pour confirmer l'intrication du parc du duc d'Harcourt, du pavillon ci-dessous et du parc subsistant.

Un "pavillon de fantaisie" a été construit en 1753 par le comte de Lillebonne. Il est partiellement conservé.
Visites de 14 h 30 à 18 h 30 de mai à septembre tous les jours, les dimanches et jours fériés en avril et octobre. Téléphone : 02 31 79 65 41 - 02 31 79 72 05


 

Pour quelques sites, j'ai emprunté de courts extraits des notices de la base de données Mérimée externe de la direction de l'architecture et du patrimoine, au Ministère de la Culture

Je serais ravi de découvrir de nouveaux pavillons. Mais notez bien qu'il s'agit de pavillons, pas de pièces chinoises (il y en a plusieurs et, d'ailleurs, plus précoces que les pavillons). Par ailleurs, les pavillons dont je parle sont d'avant 1790, ce ne sont pas des japonaiseries de la fin 19ème.



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liens externes

 


droits réservés de l'auteur, Dominique Césari (texte - sauf citations de la base de données Mérimée)

Vue du pavillon de Kerlevenan : domaine de Kerlevenan.
Dernière mise à jour : vendredi 10 avril 2003 - quelques liens mis à jour ultérieurement