Cartes postales anciennes de parcs d'autres pays d'Europe (I)
Suède : Le Haga - Drottningholm - Söderfors
Le Haga
Le roi Gustave III voulut se constituer au Haga un domaine à la mesure de son raffinement et de ses goûts. L'aménagement commença en 1780 mais fut interrompu en 1792, suite à l'assassinat du roi; l'ambitieux projet n'a été qu'assez partiellement réalisé. |
Le pavillon Gustave III est au cœur du parc du Haga. Tout ce qui l'entourait devait contribuer à la perfection du décor et à la jouissance de se trouver dans un lieu extraordinaire. C'est un pavillon d'été; avec ses immenses ouvertures vitrées, il était impossible à chauffer en hiver. |
On remarque que les baies vitrées sont conçues pour être les plus ouvertes possibles sur l'extérieur et, en particulier, descendent au ras du sol. C'est une disposition tout à fait exceptionnelle pour l'époque; elle préfigure une orientation architecturale qui mettra plus d'un siècle pour s'affirmer, puisqu'elle apparaîtra vers 1930 avant de se diffuser largement après-guerre. Le but est d'assurer une continuité avec la nature; on retrouve l'idée sous une autre forme, le trompe l'œil, au Salon du Hameau de Chantilly. |
Les vues ci-dessus sont prises depuis l'autre rive de la petite anse qui longe le pavillon et le temple de l'Écho pour se terminer au pied de la pelouse des tentes en cuivre. |
Il se pourrait que ce soit le bord de mer à gauche de l'allée. Ce serait donc celle qui longe le côté sud de la pelouse s'étendant devant les tentes, là où elle atteint le rivage. |
Les tentes en cuivre servaient de corps de garde. |
Le parc du Haga, très accessible depuis le centre ville de Stockholm, est un lieu de promenade prisé, fréquenté toute l'année mais encore plus aux beaux jours. Un café installé dans les tentes en cuivre s'offre aux promeneurs. En hiver, on s'abrite à l'intérieur et, le beau temps revenu, on peut s'installer à la terrasse. Les suédois aiment s'exposer au soleil, ils en ont même physiologiquement besoin au retour du printemps, pour compenser son absence en hiver. Aujourd'hui, l'affluence est à son comble sur la pelouse s'étendant en pente douce des tentes en cuivre jusqu'au Brunnsviken. À l'époque de cette photo, on jugeait plus convenable de se limiter aux sièges d'une terrasse ! ... Douceur de vivre à la suédoise, en été : Sommarlek au Haga. |
Autre plaisir au Haga : le canotage sur le Brunnsviken (et le patinage en hiver). |
" Les Ruines " sont les restes inachevés de ce qui aurait du être le palais / musée dessiné par Maresliez. Elles se trouvent sur la colline, à une centaine de mètres du pavillon Gustave III. Les caves du bâtiment avaient déjà été entièrement creusées dans le roc et le soubassement, très avancé : exécuté en appareil cyclopéen de blocs maçonnés extrêmement résistants, il défie le temps malgré l'absence de couverture. |
La carte est intitulée " Haga - Carl XIV Johans grindar " ou grille Charles XIV Jean, ex-maréchal Bernadotte, qui en ordonna la construction. On l'appelle aujourd'hui porte de Haga norra, du nom de la station de bus qui dessert le nord du parc. |
Cette photo me semble plus tardive, tout en étant ancienne. Depuis, la grille a été reculée pour permettre l'élargissement de la route. L'allée monte légèrement pour franchir une petite butte boisée, puis redescend et conduit aux tentes en cuivre. |
Haga Slott, c'est à dire " Résidence du Haga " ou encore Pavillon de la Reine. Achevé en 1805, c'est un bâtiment d'habitation, actuellement utilisé pour recevoir des hôtes de marque. |
La carte est intitulée " Kronprinsessan Margaretas gravplats " car c'est Margaret de Connaught, décédée prématurément en 1920, qui fut la première inhumée en ce lieu. La pointe d'une petite presqu'île fut isolée de la rive par le creusement d'un fossé créant un étroit chenal (plus exactement, on rétablit le caractère insulaire de ce petit mamelon, qu'il avait perdu lors de l'abaissement du niveau du Brunnsviken fin 19°). Ce devint le cimetière royal du Haga et, depuis 1951, la plupart des rois et princes du sang défunts y reposent, ainsi que leurs épouses. Aucune ostentation; lorsqu'on longe la berge, c'est tout juste si l'on remarque la grille qui clôture l'entrée, au bout du ponceau reliant l'île au rivage. |
Drottningholm
Drottningholm est la principale résidence royale après le palais du centre de Stockholm. Elle se situe sur une île du lac Mälaren et est entourée d'un vaste parc. Le pavillon chinois, Kina Slott , fut construit en 1763 pour remplacer un premier pavillon chinois édifié en 1753. |
Le village chinois comprend d'autres pavillons secondaires et une volière. À gauche de l'allée qui y conduit se trouve une tente en cuivre, abri du corps de garde, Vakttältet , analogue à celles du Haga. Je n'ai pas trouvé de carte la représentant. |
Söderfors
Les Grill , éminente famille de maîtres de forges, donnèrent leur essor à plusieurs villes sidérurgiques de Suède. Adolf Ulric (1752-1797) dirigeait l'implantation de Söderfors, spécialisée dans les ancres de marine. Il agrémenta sa résidence d'un jardin à la mode . Ce cas est assez fréquent en Suède, en Finlande et aussi en France (le Champ de la Pierre). |
Le temple date de 1795, c'est la pièce maîtresse du jardin anglais. Les piliers étaient en bois, ils furent rapidement refaits en maçonnerie. On trouvait aussi un pavillon chinois de plein air, disparu vers 1910, une grotte dont on voit toujours les restes ainsi qu'un pont chinois qui a très vraisemblablement été reconstruit. |
Ces cartes postales datent des premières années du 20° siècle.
Elles sont l'œuvre de photographes commerciaux anonymes,
pour le compte d'éditeurs locaux disparus. Bien entendu leurs droits sont préservés.
Le temps ayant passé, je me permets de les présenter à l'écran pour notre plaisir.