Cartes postales anciennes de parcs à fabriques (XXXVI)
Ménars
La partie classique
Ménars est avant tout un magnifique château classique du 17° siècle. Il prend toute son allure vu de l'autre côté de la Loire. Le Bois Bas s'étend à gauche, en contrebas de la terrasse; il commence aux arbres imposants que l'on voit sur la carte. Le Désert était aménagé le long de la Loire, en dehors du cadre de cette vue, à 500 m à droite. |
Le temple de l'Amour, ainsi que la fontaine Pompadour ci-dessous sont de l'architecte Jacques-Germain Soufflot. Le temple de l'Amour, en rotonde engagée entre deux ailes, n'a pas l'allure habituelle. Sur la carte du milieu, on voit qu'un disgracieux escalier en fer avait été ajouté pour descendre directement de la terrasse au jardin. Il a été retiré par la suite, comme on le voit sur la carte plus récente de droite. |
La Fontaine est en fait un nymphée. On l'appela "Piccola ma grabatta", ce qui voudrait dire "petite (maison) mais accueillante". Elle est sur le côté d'un long canal rectiligne dit pièce d'eau du Boulingrin. |
L'allée des tilleuls, avec ses 4 km, serait la plus longue d'Europe. Elle est désespérément rectiligne, antithèse du style anglo-chinois. C'est un ornement de Ménars mis en avant dans les guides et reportages sur le domaine, ce qui montre combien ils négligent l'orientation anglo-chinoise qui fut donnée. |
Le jardin anglo-chinois
Le Bois Bas, où avait été aménagée la première partie anglo-chinoise, subsiste dans son extension d'époque. Mais ce ne serait qu'un bosquet banal, si l'on n'y trouvait le reliquat capital qu'est l'élévateur hydraulique. |
Les quatre cartes sont assez semblables, la configuration des lieux laissant peu de latitude de cadrage tant que la végétation enserrait la grotte. La grotte de l'élévateur est donc située dans le Bois Bas et constitue le principal reliquat du jardin anglo-chinois. À la création du jardin, l'intrication d'un appareil utilitaire d'avant-garde et d'une rocaille, surmontée alors d'un treillage chinois, était particulièrement appréciée. Le treillage, délabré, fut remplacé ultérieurement par le pavillon que l'on voit sur cette carte postale, qui a lui-même depuis disparu. Les cartes postales de l'élévateur ne sont pas rares et il en existe donc au moins quatre variantes, signe que cet équipement était encore considéré comme un souvenir remarquable lors des prises de vue. |
La "Petite Suisse" est une partie du Bois Bas, probablement celle qui est en dessous de la grotte de l'élévateur hydraulique. Un ruisseau parcourt le vallon du Bois-Bas, il avait été canalisé comme on le voit sur la carte. Celle-ci témoigne de l'état au tournant des années 1890/1900; on voit un jardin réellement irrégulier, avec bosquets et allées sinueuses. A priori, le marquis de Marigny avait laissé un aménagement plus rectiligne, qui aurait été transformé par la suite. |
La "Petite Loire" est un terme régional générique pour désigner des bras secondaires du fleuve entre son lit principal et les coteaux. La Petite Loire du château de Ménars est ce creux, témoin d'un bras mort du fleuve, où se déverse le ruisseau descendant du Bois Bas. On voit bien qu'il se situe dans la bande parallèle à la Loire, en contrebas des terrasses. Il est clairement représenté sur la carte d'état-major du 19eme siècle et on peut discerner sa trace sur les vues satellitaires. |
La seconde partie des jardins anglo-chinois était le "Désert" de Ménars, aménagé dans la bande de terrain parallèle au fleuve, au nord-est du boulingrin, en direction de Cour-sur-Loire. Il ne semble pas en exister de carte postale ancienne. |
Ces cartes postales datent des premières années du 20° siècle.
Elles sont l'œuvre de photographes commerciaux anonymes,
pour le compte d'éditeurs locaux disparus. Bien entendu leurs droits sont préservés.
Le temps ayant passé, je me permets de les présenter à l'écran pour notre plaisir.