Cartes postales anciennes de parcs à fabriques (XIII)
Betz
Le château
Vous aurez remarqué le sigle "Maggi" en haut à gauche. Cette carte était un cadeau aux acheteurs de potage. La marque augmente la valeur de la carte aux yeux des collectionneurs mais ne contribue pas à rappeler le raffinement des parcs à fabriques. |
La gravure est extraite de la "Description des nouveaux jardins ..." d'Alexandre de Laborde. Le château est a priori celui de l'époque de la princesse de Monaco. On reconnaît la Grivette, petite rivière. Selon l'usage, l'artiste prend beaucoup de libertés dans sa représentation des lieux, pour construire une vue harmonieuse mais peu fidèle. |
C'est le "vieux château". Toutefois guère plus qu'une grosse bâtisse bourgeoise flanquée de deux ailes, ancienne habitation du régisseur un peu transformée. Le pont est d'une magnifique facture; le tablier cintré en fer est probablement postérieur mais les massifs surmontés de pots à feu sont vraisemblablement des années de la création du parc. |
Il s'agit ici du nouveau château, construit en 1913, plus vaste et une centaine de mètres à l'ouest du "vieux château" ci-dessus. Il n'est pas très clair qu'il soit ou non à l'emplacement du château de la princesse de Monaco. |
Ce n'est pas le château en arrière plan mais des bâtiments du village dont l'église. La passerelle est de même fabrication que celle rejoignant l'île vue dans la carte de gauche (que l'on retrouve dans la carte ci-dessous) mais elle est située plus en amont, pour rejoindre une autre île, toute proche de la limite est du parc, où il touche le village. |
La Grivette se divise en plusieurs bras, vraisemblablement creusés à dessein, enserrant des îles. C'est une disposition pittoresque systématiquement recherchée dans ces parcs. Il est probable que d'élégants ponts en bois initiaux ont été remplacés au 19° siècle par des passerelles en fer plus durables : sur la droite de l'île, on remarque celle qui y donne accès; on la retrouve dans les vues ci-dessus. |
Les fabriques
Vous remarquerez sur la carte du centre un chasseur inspiré; on en voit souvent à proximité des temples et autres fabriques : le gibier doit s'y croire protégé ... Je me suis efforcé de regrouper le plus de cartes possibles du temple mais il en manque peut-être encore. Celle de gauche ci-dessus est la plus fréquente; celle de droite, plus rare, reprend pratiquement le même point de vue. |
Sur ces vues, le temple est certes préservé mais son fronton est assez dégradé. Il semblerait qu'il soit aujourd'hui parfaitement restauré entretenu. |
Intérieur du temple de l'Amitié, avec la réplique en plâtre de la statue de Pigalle. |
Malgré l'angle restreint, on voit que la végétation avait envahi la Vallée des tombeaux. La carte de gauche et celle du centre indiquent "Obélisque du tombeau des sires de Crépy - XV° siècle", ce qui n'est pas faux mais ne souligne pas le subterfuge : ce monument funéraire authentique avait été récupéré du cimetière des Innocents lors de sa suppression et transporté à Betz pour constituer une fabrique. |
Probablement dans la foulée de l'obélisque, les deux cartes de droite mentionnent "du XV° siècle". Or cette tour est bien une fabrique construite lors de la création du parc. |
La carte de droite mentionne également "du XV° siècle". Je n'ai pas de renseignements précis mais je serais étonné qu'il s'agisse d'une chapelle ancienne transportée pierre par pierre. Les sculptures et le porche sont peut-être du remploi. |
La fabrique éedifiée au 18° était très dégradée et une propriétaire de la fin 19° la fit reconstruire. On peut penser que la carte ci-dessus, circulée en 1906, montre une première étape de rénovation car l'état est trop propre pour qu'il s'agisse de la petite bâtisse d'origine. |
Cette seconde carte montre le corps de garde dans son état final. Comme d'autres cartes ci-dessus, elle mentionne "du XV° siècle". On voit quand même bien qu'il s'agit de gothique troubadour en coma dépassé. Les petites tourelles sont en béton. |
Ces cartes postales datent des premières années du 20° siècle.
Elles sont l'œuvre de photographes commerciaux anonymes,
pour le compte d'éditeurs locaux disparus. Bien entendu leurs droits sont préservés.
Le temps ayant passé, je me permets de les présenter à l'écran pour notre plaisir.