Cartes postales anciennes de parcs à fabriques (X)
Mauperthuis
La Pyramide
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La pyramide est le reste majeur du domaine et le support de la notoriété du site. Elle est assez fréquemment appelée "Le Rocher" sur les cartes postales anciennes, ou encore "la Grotte", ce qui peut entraîner une certaine confusion avec la grotte ci-dessous. |
La grotte
De cette grotte on accédait au souterrain qui passait sous la route et débouchait dans la salle intérieure de la pyramide. Depuis, ce souterrain a été condamné. |
La carte de droite est semi-récente, je ne peux donc pas donner d'image agrandie mais elle donne une vision différente, sans doute plus conforme à l'impression ressentie. |
Le château des Coteaux et ses fabriques
La propriété du château des Coteaux est une extension du domaine des Montesquiou. Le parc s'étirait le long de l'Aubetin pour aboutir à la parcelle où fut construit par Brongniart ce pavillon de plaisance d'un genre médiéval, dans le même esprit que la Tour des gardes mais à l'échelle d'une demeure. Le chemin menant au gué de l'Aubetin restait public et interrompait la continuité du domaine ; des remparts crénelés formant fossés furent construits de part et d'autre au-dessus du chemin, avec un pont levis assurant la jonction des deux parties et une tour dite "de d'Artagnan" (à qui le domaine avait appartenu). Après destruction du château principal, le château des Coteaux devint l'élément qui s'imposait à Mauperthuis. Aussi pouvez-vous remarquer que plusieurs des cartes postales ci-dessus sont intitulées "château des Coteaux", y compris celles montrant la pyramide. De plus, une partie des cartes postales en question ont un intitulé les localisant à Saints; en effet, le château des Coteaux est en contrebas de ce dernier village, situé à un kilomètre à l'est de Mauperthuis. |
La vue de gauche est proche de celle ci-dessus, introductive à la partie : face au chemin, la façade est néo-gothique. La vue du centre et celle de droite nous montrent la façade sur la pièce d'eau; c'est celle d'un confortable home bourgeois du 19ème siècle ! on croit ne pas voir le même bâtiment. L'arrière aurait-il été reconstruit ? je n'ai pas d'informations sur ce point mais il semble qu'il aurait au moins pu être agrandi, après que le château principal eut été détruit et que celui des Coteaux soit devenu la résidence des maîtres du domaine. L'effet est analogue à celui de la Tour des Gardes que l'on verra ci-dessous : pour le décor, la partie visible du cœur du domaine est néo-gothique et l'arrière est banal. |
Ces trois vues sont assez voisines. Le fossé encadré de remparts forment un ensemble impressionnant et réaliste, s'étendant en pente au-dessus du passage à gué de l'Aubetin.
La vue suivante, ci-dessous, est prise à mi-hauteur du fossé. |
La vue du centre ci-dessous est prise d'en haut, du début des fossés; le nom pompeux et artificiel de "tour de d'Artagnan" est devenu localement "la Tourelle". Les vues de gauche et de droite montrent le mur crénélé. |
Sur la carte de droite on désigne par lava ce lavoir directement installé au bord d'un cours d'eau. Ce pourrait être un nom régional, on n'en trouve pas trace ailleurs. Mais on observe sur les cartes d'un moulin voisin une confusion "Lava" / "Laval", ce qui ne veut pas dire que ce soit Lava qui soit erroné. |
La carte de gauche est intitulée "La Chaumière - XVIIIème siècle" et celle de droite "Pavillon des Amours". Il s'agit à l'évidence de la même construction. Ils se trouvaient a priori dans la partie du parc en amont du moulin de Mistou, rattachée au château des Coteaux. En effet, une chaumière est décrite dans les fabriques du parc des Montesquiou. Mais la carte ci-dessus nous montre-t-elle celle d'époque ? existe-t-elle toujours ? |
Malgré leur intitulé différent, ces deux cartes semblent nous montrer la même construction : en effet la disposition des colonnes et des autres éléments est identique. La végétation a beaucoup évolué mais ceci peut s'accorder à des prises de vues éloignées dans le temps. S'agit-il de la chaumière ci-dessus, avant ou après réhabilitation, en particulier des colonnes ? la première carte ayant un intitulé double, dont celui de "Pavillon des Amours"; difficile à dire. Toutefois, En tout cas, la mention "Château des Coteaux" (qui est plus sure) la situerait également dans la partie du parc en amont du moulin de Mistou. |
La carte de gauche et celle du centre s'intitulent "les cascatelles". Mais la troisième est intitulée "Mauperthuis - la fontaine pétrifiante". C'est sans doute une appellation de fantaisie de plus. Enfin, la carte la plus à droite est intitulée "les cascadelles", variante orthographique acceptée pour cascadelle. Il ne semble pas s'agir d'un aménagement d'époque, plutôt d'un complément du 19ème. |
Mistou
Mistou est le nom du lieu-dit autour du moulin, en rive gauche de l'Aubetin, longé par la route de Rozoy (aujourd'hui Rozay-en-Brie). La Tour des Gardes, construite par Brongniart, constituait une fabrique. Elle marquait le début du domaine en venant de Rozoy et servait de logement au garde. |
Sur la carte de gauche, on voit le moulin derrière la tour. Il est amusant de constater que seules les faces de la tour vues du domaine sont en pierre de taille, le reste en maçonnerie ordinaire recouverte d'enduit taloché. |
Cette vue complètement inhabituelle est intitulée "Saint-Augustin Le moulin et la tour de Mistou". En effet, le champ vide au premier plan, devant le photographe, est sans doute au moins en partie sur le territoire communal de Saint-Augustin, qui est limitrophe de Mauperthuis à l'ouest et s'avance jusqu'à la route le long de laquelle se dresse la Tour des Gardes. La silhouette de la tour est bien visible mais elle est moins immédiatement identifiable car l'éloignement donne l'impression que les bâtiments du moulin à sa gauche sont à la même distance. Évidemment, Mistou est au-delà de la route, sur le territoire communal de Mauperthuis. |
L'obélisque est au premier carrefour sur la route de Rozoy; on peut d'ailleurs le distinguer sur la carte de gauche montrant la Tour des Gardes. Je ne sais pas s'il était considéré comme rattaché au domaine. Sur les cartes anciennes, on l'appelle "pyramide", alors que la pyramide est souvent appelée "grotte". |
le village
La fontaine, due à Brongniart ou Nicolas Ledoux, est un cadeau aux habitants de Mauperthuis. Elle ne fait pas partie du domaine mais c'est une des rares constructions réalisées pour les Montesquiou qui subsiste. Sur la carte de gauche et celle du centre, on voit au fond à gauche l'imposante tour du pigeonnier seigneurial, bien antérieur aux aménagements du domaine, et qui en marque l'entrée principale. |
Les cartes ci-dessus nous montraient la fontaine avec des habitants du village, tous paysans typiques. Les vêtements, les occupations, les seaux, les brocs, reflètent sa ruralité; sur la carte du milieu de la seconde rangée, des vaches paissent. J'ai essayé de les réunir toutes, témoignages de la vie d'alors. |
Au contraire, cette dernière carte nous montre, à côté d'habitants du village venus voir la scène, une joyeuse bande de promeneurs à bicyclette; une automobile les accompagne. Visiblement, des citadins des environs. Peu importe que la scène soit spontanée ou préparée par le photographe, elle annonce le basculement d'une époque. J'ai volontairement cassé ma présentation habituelle pour marquer la rupture. |
L'église avait été également retouchée par Ledoux mais elle est loin du style de la fontaine. |
Ces cartes postales datent des premières années du 20ème siècle.
Elles sont l'œuvre de photographes commerciaux anonymes,
pour le compte d'éditeurs locaux disparus. Bien entendu leurs droits sont préservés.
Le temps ayant passé, je me permets de les présenter à l'écran pour notre plaisir.